En mode théâtre antique

Dimanche soir.
L’envie me prend de taquiner mon Capitaine.
Je me lève, me plante au milieu du salon et déclame avec emphase:
– Adieu! L’heure est venue pour moi de partir.
– Partir?! Mais… où vas-tu?
– Prendre ma douche. Et non, non, non, crois-moi: il serait vain de tenter de me retenir.

Geste dramatique consistant à plier le bras et à poser le dos de la main contre mon front tandis que l’autre bras se tend comme pour repousser les suppliques éventuelles:

– Non, sois fort… n’insiste pas.

Pomme,  me regarde d’un air inquiet.
Du fond de son fauteuil, mon public à deux pattes, lui, glousse.

– Tu as pris un coup de chaud, bébé? Tu es sûre que tu n’étais pas installée trop près de la lampe?

Je me drape dans ma dignité et quitte le salon à grandes enjambées dignes de celles de Don Camillo.

Un quart d’heure plus tard, je reviens et m’installe dans le canapé.
Je laisse passer quelques minutes… et je reprends la représentation.

– Hum. Je suis très déçue de voir que mon retour a suscité aussi peu d’enthousiasme
Regard amusé de mon Capitaine qui attend la suite.
– Après tout, nous ne nous étions pas vus depuis un moment. J’espérais pour le moins un feu d’artifice ou une foule en liesse!
– Tu étais partie où, déjà?
– Prendre les eaux! Comme tu peux le constater, cela m’a fait le plus grand bien!

Martine Bernier

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