Kaléidoscope

La St-Valentin est une fête que nous soulignons, mon Capitaine et moi.
Parce que toutes les occasions sont bonnes pour entretenir la magie…
Hier, alors que le village et la maison étaient encore endormis, je me suis levée pour aller déposer le cadeau que je lui destinais sur la table du petit-déjeuner.

A pas de loup, je suis arrivée dans la cuisine… pour découvrir que j’avais été prise de vitesse.
Un petit paquet m’attendait, accompagné d’une orchidée.
La veille, c’était un bouquet de roses…

J’ai souri en me disant que j’avais de la chance…
J’ai quitté la cuisine sans bruit pour m’installer devant mon ordinateur.
Et là… un autre cadeau m’attendait, à côté de mon clavier…
Emue…

*****

… seulement voilà!
La journée ne nous réservait pas que de bonnes surprises.
Au cours des trois heures qui ont suivi, la machine à laver a trouvé spirituel de tomber en panne, et, un peu plus tard, mon Capitaine a eu un nouveau problème de dos.
Ce qui ne l’a pas empêché de nous kidnapper, Pomme et moi, pour nous emmener dans un restaurant que nous ne connaissions pas encore, au bord du lac, côté Suisse.
Arrivés sur place… le lieu était anormalement calme.
Et pour cause: il était fermé.
Pas de problème, Celui qui m’accompagne me propose de m’emmener en France, dans un autre établissement que nous connaissons bien, celui-là, au bord du lac lui aussi.
Un petit coup d’oeil sur Internet me donne le numéro de téléphone du lieu et un petit coup de fil nous permet de réserver une table in extremis.

Sur place, un couple qui nous précédait est refoulé: il n’y a plus de table disponible.
Nous entrons, et nous retrouvons installés dans une salle pleine à craquer… mais très peu bruyante.
Vive le tissu mural et le parquet pour feutrer l’ambiance!
Les personnes qui nous entourent sont charmantes, le décor toujours aussi agréable: nous sommes ravis.
Mon Capitaine se détend et consulte la carte.
Lorsque le serveur vient prendre la commande, il lui montre la page sur laquelle se trouve le menu qu’il a choisi.
Et il entend cette phrase:
– Donc vous prenez le menu végétarien?

Menu qui se trouvait sous celui qui avait sa préférence.
J’ai vu le visage de mon Capitaine s’allonger et ses yeux s’agrandir tandis qu’il protestait:
– Nooon!!! L’autre! 

Tandis qu’il ajoutait à mon intention:
– Mon dos, la machine à laver, le resto fermé… et on voudrait me faire manger un menu végétarien! Ce n’est pas ma  journée!!!

Martine Bernier

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