Kaki

Kaki est le nom que j’ai donné à ma poule naine Pékin Millefleurs.
Il ne m’a pas fallu longtemps pour comprendre qu’elle n’était pas comme les autres.
Kaki fait tout de travers… au point que je me demande si elle voit bien.
Elle est incapable de s’orienter dans l’enclos du poulailler, passe son temps à chercher ses trois copines, se perche sur la mangeoire pour manger contrairement aux autres et… perd l’équilibre régulièrement.
Plus fragile que les autres, elle est aussi très attachante… et a l’art de me provoquer de belles frayeurs.
Je suis comme ça… j’ai toujours aimé les Gaston Lagaffe en puissance.
Hier, comme c’est le cas depuis quelques jours, la pluie s’est invitée au menu de la journée.
Une pluie forte et dense, accompagnée par de violentes rafales de vent qui bousculaient mes poules.
Alors qu’elles disposent d’un poulailler confortable et bien au sec, elles se sont entêtées à se placer le long du mur de la maison, frileusement serrées les unes contre les autres.
Toutes, sauf une.
Alors que je passais les voir pour la nième fois de la journée, inquiète de leur sort, j’ai trouvé Kaki au beau milieu de l’enclos, même pas sous le couvert des arbres, trempée comme une soupe.
Je sais, vous allez me dire comme l’a remarqué mon Capitaine: le plumage des poules leur permet de se protéger de la pluie.
Sans doute, oui… mais pas chez elle.
Elle semblait être passée dans une machine à laver, était dans un état pitoyable.
Celui qui m’accompagne n’avait jamais vu un gallinacé dans un tel état.

Elle faisait pitié…
A tel point que je l’ai doucement capturée et que j’ai été la déposer avec précaution dans le poulailler, installée sur une litière de foin bien épaisse.
Elle avait tout pour se sentir mieux, nourriture et eau y compris, mais elle a commencé à piailler.
Kaki ne supporte pas la solitude.
Dès qu’elle est séparée de ses camarades, elle les cherche.
Je suis donc retournée sous la pluie pour aller chercher Plume, la commère de la bande.
Attraper Kaki est une chose.
Attraper les trois autres en est une autre.
J’ai quand même réussi à ramener Plume qui a pris ses aises auprès de ce qui ressemblait à une serpillère sur pattes.
Malgré tous mes efforts, je n’ai pas réussi à faire rentrer les deux autres.
Dans la soirée, mon Capitaine a pu  les réunir toutes les quatre dans leurs appartements, leur permettant uniquement l’accès à l’intérieur et à « l’antichambre », pour les tenir à l’abri.
Lorsque je suis venue les voir une dernière fois pour les enfermer à la tombée de la nuit, trois des poules étaient déjà « au lit ».
La quatrième était assise dans la mangeoire et n’a pas manqué de s’y étaler au moment de rentrer.
Devinez laquelle…

Martine Bernier

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