Pic et pic et… Pomme!

Dimanche matin.
La température est légèrement remontée depuis la veille.
Ce matin-là, le froid est remplacé par une légère pluie.
Pomme m’accompagne dans l’enclos des poules pour assister à leur réveil.
En ouvrant la porte de leur poulailler toujours plus cosy (comprenez par là que les coins sommeil sont recouverts d’une couche de foin plus épaisse en fonction du froid), une surprise nous attend.
Les quatre Grâces se tiennent perchées sur le bord de leur « dodo du premier étage ».
Je suis ravie de voir que Kaki a passé la nuit avec ses copines, contrairement à la veille où elle avait dormi seule au 2e étage.
Bien en ligne sur le bord de leur longue caisse en carton, elles sont craquantes.
Je les caresse une à une sans qu’elles fassent mine de vouloir partir.
Pomme, ravie de les voir d’aussi près, s’approche d’elles la truffe en l’air, en remuant doucement la queue.
Kaki, Chine et Praline l’observent d’un air intéressé.
Plume, elle, s’avance en inclinant sa petite tête de gauche à droite pour mieux voir cette boule de poils noirs qui les renifle respectueusement.
La rencontre est insolite et prudente jusqu’au moment où… Plume place un petit coup de bec bien senti sur le crâne de Pomme.
Il lui arrive parfois de faire la même chose sur ma main: je sais que c’est très léger et que le geste tient plus de la curiosité que de l’agressivité.
Pomme, elle, a l’air ébranlée par ce qu’elle semble prendre pour une tentative de lobotomie.
Elle me regarde, l’air de dire: «  Mais… il est complètement fou, ton zoiseau! »

Je la caresse en expliquant:
– C’est sa façon à elle de voir si tu es mangeable ou pas! Oui, je sais, elle n’a aucune éducation. Quant à toi, poulette… un peu de tenue! Parce que si Pomme décide de te faire passer le même test, je ne donne pas cher de tes plumes! Allez, hop, Pomme, tu sors du poulailler, et les poules, vous pouvez aller vous balader pendant que je nettoie la maison!

Aussitôt dit, aussitôt fait.
Pomme quitte les lieux, et mes gallinacés sautent sur le sol l’un après l’autre, passent devant moi en file indienne et vont s’abreuver à l’extérieur.
Je commence mon nettoyage matinal, quand j’entends un « kêêêêt » caractéristique derrière moi.
Oui, mes poules ne savent pas dire « cot », comme tout le monde.
Elles doivent avoir un accent.
Je me retourne, et je vois ma Kaki qui passe la tête dans le poulailler, sous les légers filets placés par mon Capitaine pour empêcher les invasions de passereaux.
– Coucou, Kaki! Tu viens me dire bonjour?
Kêêêt!
– Oui, ça vient. J’ai presque fini, tu vois. Et là, je vais vous ajouter des graines et des petits bouts de gâteries comme tu aimes.
– Kêêêt!

Nous avons conversé un petit moment, sous l’oeil de Pomme qui nous regardait derrière le barrière.
Puis je l’ai laissée entrer, me suis effacée à côté de mon Mogwaï et ai regardé les trois autres complices rejoindre Kaki.
Rien ne m’amuse autant que les voir foncer vers moi à toute vitesse, que j’aie les mains remplies ou non.
Lorsque je viens prendre de leurs nouvelles, elles me regardent, m’adressent de gracieux caquetages, me tournent autour et me témoignent leur intérêt à leur façon.

Ce matin, j’ai caressé Kaki en sortant.
Elle a pris un air offusqué et je me suis excusée en riant.
Elle avait déjà accepté une caresse quelques instants plus tôt, ce qui représente un effort pour elle après ces longues semaines de soins qu’elle a eu à subir.
Mais lorsque se termine ma séance d’inspection quotidienne me permettant de constater que la maladie n’est pas revenue, je ne peux m’empêcher de penser qu’elle a eu beaucoup de chance.
Et, vu sa personnalité et la relation particulière qui me rapproche d’elle, je crois pouvoir dire que… moi aussi!

Martine Bernier

 

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