La dérive

Depuis quelques temps, parmi les publicités sauvages qui envahissent mon iPad, se trouve une vidéo qui a le chic pour me mettre en colère.
Il s’agit de la bande-annonce d’un jeu.
Enfin il paraît que l’on appelle cela un jeu.
Dès la première image, j’ai été choquée.
Vous vous retrouvez dans la peau d’un tireur méthodique.
Un snipeur.
Un homme armé d’un fusil, qui tire sur tout ce qui bouge.
Une gigantesque boucherie qui rappelle horriblement les tueries de masse que l’on a pris la triste habitude de voir surgir sur les campus américains et ailleurs.
Le tout est d’un réalisme effrayant, d’une cruauté folle.

Je n’arrive pas à comprendre ni à accepter que de tels « jeux » soient encore proposés à la vente.
Les jeux ultra violents pullulent dans l’indifférence quasi générale.
Peu ou pas de réglementation sur le sujet, et un accès d’une facilité enfantine à des scénarios qui, en principe, ne devraient être disponibles que pour des adultes.
Et encore.
Plusieurs études ont indiqué que ces jeux banalisaient la violence et le passage à l’acte.
D’autres prétendent que le fait d’exprimer sa violence à travers un jeu la tempère dans la vie réelle.
Leurs défenseurs de ce genre  estiment que la stratégie du jeu est plus importante que la violence en elle-même dont elle est le vecteur.
Et rappellent qu’une étude américaine a indiqué qu’aux Etats-Unis, alors que les ventes de jeu vidéo doublait depuis le milieu des années 1990, « le nombre de jeunes délinquants violents a diminué de plus de moitié sur cette période ».
Bien sûr, tous les joueurs ne deviennent pas des tueurs fous et la plupart font bien la différence entre l’aspect virtuel et la réalité.
Mais le simple fait de savoir que ces jeux vidéos existent me glace.

Martine Bernier

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