Pomme et moi

Assise à côté de mon lit, Pomme me couve d’un regard insistant. Elle semble se demander pourquoi, depuis plusieurs jours, je ne quitte pas cette chambre. Son regard en dit long, du moins  est-ce ainsi que je le traduis: Est-ce possible d’être aussi paresseuse!?  Tu ne fais plus rien à part tousser et essayer de respirer! Allez, viens jouer!

Je lui ai donné les réponses qu’elle attendait. Elle s’est assise en boudha, a gardé son regard rivé au mien et m’a écoutée avec attention :  « Je sais que tu te poses des questions et que tu te demandes quand nous allons reprendre une vie normale. Mais je dois d’abord essayer de guérir et pour le moment, ce n’est pas gagné!  C’est même très compliqué. Tu te rends compte: je ne savais même pas qu’un thermomètre corporel pouvait indiquer une température excédant les 42º! Je me serais bien passée de cette sympathique expérience d’ailleurs. Moi aussi je voudrais pouvoir recommencer à me lever, à reprendre nos habitudes, à retourner voir mes poupoules qui doivent se demander pourquoi je les ai abandonnées… mais là, je ne peux pas. Il faut attendre que les médicaments fassent effet. Tu vois tout ça? J’en ai sept différents! Tu y ajoutes ceux que je dois prendre d’habitude et on arrive à dix. Bon,j’espère que ça ne durera plus trop longtemps… mais j’ai quand même des antiobiotiques pour près d’un mois.  Je serai sur pieds avant, tu verras. En attendant, tu sais, tu devrais descendre faire un câlin à Bruno. Il fait tout pour moi, et pourtant, il n’est pas très bien non plus. Tu vas chez lui? »

Elle s’est levée, s’est octroyé le rare droit de sauter sur le lit, est venue me lécher le nez, puis s’est couchée, collée à moi. Sa façon à elle de me dire: je suis là…

Martine Bernier

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