Les petits matins d’Aurélien

Lorsqu’Aurélien, 3 ans, et son papa sont là pour le week-end avec nous comme c’est le cas cette semaine, je m’arrange toujours pour me lever plus tôt.
Et je profite de ce petit moment de calme et de solitude pour faire ce que je n’ai pas le temps de faire par la suite.
Samedi matin, bien avant 8 heures je descends et me réfugie dans mon bureau après avoir ouvert la maison et le poulailler.

J’entends des petits pas dans l’escalier et une frimousse vient me voir…
– Mamitine?
– Tu es déjà levé, Loulou?
– Oui! Tu ne dois pas rester toute seule! Je viens près de toi!
– Ca c’est gentil!

Il regarde les photos de mon Capitaine qui trônent dans mon bureau:
– Qu’est-ce qu’il fait, Papyno, là?
– Tu vois, Papyno était militaire, avant. Il était Capitaine. Il l’est toujours, d’ailleurs. Et là, il est dans son bureau, en uniforme.
Il le regarde attentivement et le verdict tombe:
– Il est beau. Mais tu sais, moi, je n’aime pas le noir.
– Ah mais ce n’est pas du noir: le pull de Papyno est vert foncé. Tu n’aimes pas le noir?
– Non.
– Tu n’aimes pas quand je m’habille en noir?
– Non. Mais là, je suis content car tu es en blanc! C’est  joli! Tu sais, j’ai vu une voiture rose…
– Ah bon? Ca fait voiture petit cochon? A propos, est-ce que je t’ai dit que Papyno aimerait avoir un cochon?
– Un cochon?
– Oui. Mais pas un rose: un ou deux cochons à poils noirs!
– Il faudra leur construire une maison!
– Oui! Et une maison comment?
– Pas en paille et pas en bois!
– Et pourquoiiiiiiii?
– Parce si le Loup souffle dessus, elle va tomber!
– Et que ferons- nous alors?
– Et bien…
Il réfléchit:
– Les cochons viendront habiter avec vous dans la maison! C’est une grrrrande maison, et elle est solide, et elle est belle! Ils seront bien, ici!

Martine Bernier

 

 

 

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