Mon Capitaine et le toit

Vendredi, fin de journée.

Bon, je vais monter sur le toit pour poser les derniers crochets pour la neige.
– Comment?! Ah non!
– Comment ça non?
– Tu t’es plains plusieurs fois d’une douleur à la jambe, aujourd’hui. Ce n’est pas vraiment le jour idéal pour aller faire des galipettes sur le toit…
– Non, mais là, ça va beaucoup mieux!
– Tant mieux! Mais ça attendra quand même demain, le temps que tout soit rentré dans l’ordre. On ne se balade pas sur un toit quand on a mal à la jambe.

Mon Capitaine proteste, grogne, mais je reste inflexible. 
Là, il s’agit de sa sécurité…
Quelques minutes plus tard, je le retrouve près de l’échelle posée contre la véranda, prêt à grimper:
– Mais qu’est-ce que tu fais?
– Ne t’inquiète pas, je ne vais pas aller sur le toit, juste sur la véranda. J’y ai laissé le sac avec les crochets et je ne veux pas qu’ils restent là toute la nuit.
– Tu peux facilement les prendre depuis la fenêtre du premier étage…


La conversation dure un bon moment. 
Finalement, il va rechercher le fameux sac en suivant mon conseil et en m’annonçant qu’il montera sur le toit le lendemain.
D’accord… mais préviens-moi avant. Je veux être là pour le cas où tu aurais besoin d’aide.
– Mmm… tu pourrais peut-être appeler les pompiers aussi? Tu leur offrirais le café en attendant que je tombe?


Notre conversation a fini sur un rire.

Martine Bernier

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