Paul, 50 ans déjà…

Ce week-end marquait un anniversaire que je pense être la seule à avoir évoqué.
Il y a 50 ans, un soir d’octobre, mon père n’est pas rentré.
J’ai appris le lendemain qu’il ne rentrerait plus.
Depuis que j’ai rencontré mon Capitaine et qu’il m’a permis de dépasser ce deuil d’enfant qui n’a jamais été accompagné, cette date n’est plus aussi douloureuse.
Mais je pense souvent à la relation que j’aurais pu avoir avec mon père qui aurait 96 ans aujourd’hui.
L’informaticien qu’il était aurait je pense adoré assister à l’avènement de l’informatique.
Et comme le sujet me captive au quotidien, j’imagine qu’il aurait représenté pour nous une source intarissable de conversation…

Aujourd’hui, je suis toujours reconnaissante à cet homme bon, droit et impliqué d’avoir réussi à m’éduquer et à me transmettre des valeurs puissantes au cours des neuf petites années qu’il nous a été donné de passer ensemble.
Il a su être sévère quand il le fallait, n’a pas hésité à m’expliquer longuement pourquoi il l’était.
En m’ouvrant sans restrictions les portes de sa bibliothèque et de sa philosophie personnelle dont il me parlait beaucoup sous le mode de l’exemple, il  a posé les bases de l’éducation qui m’a permis de façonner ma personnalité.

Alors oui, 50 ans après, je pense toujours à lui.
Je suis heureuse qu’il ait fait partie de ma vie…
Comme je sais que je ne l’ai jamais déçu ni peiné, aucun nuage autre que son absence brutale ne vient assombrir le fil de mes pensées: le peu de temps passé ensemble n’a été ni perdu ni gâché.
Et sans doute serait-il heureux de savoir que, même si je signe toujours ici par le nom sous lequel vous me connaissez, j’ai officiellement repris celui de mon père depuis quelques semaines, avec la bénédiction de mon Capitaine de mari… qui aurait adoré le connaître.

Martine Bernier

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