Règlement de compte à OK Jardin

Est-ce parce que j’ai confié mon horreur des week-end sur ce blog? Toujours est-il que celui-ci s’est terminé de manière insolite.

Je vais faire l’impasse sur le dimanche matin Pas drôle. Donc je me suis consacrée à mon travail, histoire de ne pas penser. Ou du moins de ne pas trop penser. Vers 11h30, on frappe à ma porte. Je tire la chevillette et la bobinette cherra (je sais, sortie du contexte, la formule surprend), et me trouve face à ma voisine Véronique.

– J’ai lu ce que tu as écrit sur ton blog à propos des week-end… C’était tellement triste que je me suis dit que j’allais te rendre une petite visite et te montrer ce montage photos. Enfin… si cela t’intéresse! Cela te montrera un  peu mieux qui nous sommes…

J’ai accepté avec enthousiasme. Nous nous sommes installées devant l’ordinateur, et elle m’a fait entrer dans l’ambiance tendre et joyeuse des fêtes familiales, me racontant les bonheurs et les chagrins de leur vie. C’était un cadeau attendrissant… Après le départ de Véronique, j’ai emmené Scotty au jardin.

Baboune, la petite chienne de Véro et Stéphane, trottinait, attachée, sur le muret qui sépare nos jardins. Comme je l’ai déjà expliqué, elle n’aime pas trop Scotty. Donc j’ai tenu cette dernière à bonne distance. Seulement voilà… Profitant d’un moment d’inattention de ma part, Scott a foncé vers  la visiteuse et sa laisse m’a échappée des mains. Le temps que je me précipite et j’ai assisté à une scène  digne du film Rocky. Scotty a un petit côté Rantanplan. Elle a déjà eu maille à partir avec Baboune, sait que celle-ci ne l’aime pas, mais retourne vers elle joyeusement dès qu’elle la voit apparaître. Parce que elle, elle l’aime beaucoup. Oui, je sais: il lui manque une case… Ce chien est le plus doux des chiens. Je crois que si des cambrioleurs forçaient la porte de la maison, non seulement elle leur ferait la fête, mais, en prime, elle leur offrirait un café!

Là, malgré les aboiements nerveux de notre voisine à quatre pattes, elle s’est plantée à côté d’elle en remuant la queue. Du style: « Salut! Tu viens jouer? »

La réaction a été immédiate. Nous avons eu droit à « Règlement de compte à OK Jardin. » Je m’attendais presque à entendre résonner la musique d’Enio Morricone. Je trouvais même une très légère ressemblance entre Scott et Charles Bronson. Si. Au niveau de la moustache.

Raconté comme cela, c’est exotique. Le hic était que Scott n’était pas armée. Et que même si elle l’avait été, elle n’aurait pas su quoi faire de son colt. Baboune a sauté gracieusement, a décidé de manger Scott et l’a mordue au visage. Cela n’a duré que quelques secondes. Quand elle a vu que j’arrivais, elle a fini par la lâcher et est retournée prudemment de l’autre côté du mur. A peine gênée.

Scotty, fidèle à elle-même, n’avait même pas fait mine de se défendre. Elle avait l’air plus surprise que souffrante. Je l’ai rentrée. Et c’est une fois à l’intérieur que j’ai vu du sang sur le sol et sur mes vêtements. Elle était blessée au museau. J’ai couru chercher Véronique, désolée, pour qu’elle la tienne pendant que j’essayais de regarder et de désinfecter la blessure. Mais il a fallu se rendre à l’évidence: cela n’allait pas suffire, la morsure était trop profonde. Béatrice, avertie par les enfants, a confirmé notre doute: il fallait filer chez la vétérinaire.

Je vous passe les détails: direction véto avec Béa, toujours aussi épatante de serviabilité, soins, nouveau rendez-vous pour le lendemain, retour à la maison et visite de Véronique complètement désolée. L’après-midi s’est poursuivie chez Béa et Fred, autour d’un gâteau. Nos conversations se font de plus en plus amicales. Et je confirme pour mes amis Suisses qui me posent la question: oui, mille fois oui, mes voisins sont mes anges gardiens.

Quant à ma  Scott, je dois la ramener ce lundi chez le vétérinaire pour que nous avisions sur la nécessité ou non de recoudre la plaie.

 

Martine Bernier

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