Daniel Russo, comédien complet

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J’ai tendance à m’agacer quand j’entends certains grands esprits parler avec une moue vaguement ironique des acteurs « de télévision ».
Pour moi, il y a deux sortes de comédiens: les bons et les mauvais. Quel que soit le support pour lequel ils travaillent.
Parmi eux, certains ont la chance de pouvoir travailler à la fois pour le cinéma, le théâtre et la télévision.
C’est le cas de l’un d’eux, que j’aime de plus en plus au fur et à mesure que passe le temps: Daniel Russo.
Acteur et scénariste, nous l’avons vu jouer dans une multitude de films ou téléfilms.
Toujours juste, drôle ou grave. Emouvant, en prime, notamment dans les rôles mettant en avant son côté paternel.

Et puis il y a eu le téléfilm consacré à Pierre Beregovoy. De prime abord, je craignais un peu le pire, ne lui trouvant pas de ressemblance physique avec l’homme en question.
C’était stupide: il a été magistral, bouleversant par sa sobriété.
Il a su respecter le personnage, sa fragilité et ses blessures, montrer son sens de l’honneur et sa droiture avec délicatesse et pudeur.
Vu le succès qu’a eu le film, je me suis dit que je ne devais pas, et de loin, être la seule à faire la même chose: quand Daniel Russo passe à la télévision, soit j’arrête ce que je fais et je regarde, soit j’enregistre.
Je l’ai aimé dans chacun de ses rôles. Même si tous ne sont pas des oeuvres majeures, dirons-nous pudiquement.
Il a souvent joué dans des comédies, mais j’avoue le préférer dans les rôles un peu plus étoffés.
Je l’ai notamment adoré dans l’excellent « Suzie Berton », servi par deux autres excellents acteurs (Line Renaud et André Dussolier), où il campe magnifiquement un personnage pourtant difficile.

Ce comédien solide aurait pu faire partie de « l’équipe à Lautner », s’il était né plus tôt. Je l’aurais bien vu dans les « Tontons Flingueurs », ou, du côté de Claude Lelouch, dans la fine équipe de « L’aventure c’est l’aventure ». Ca n’a pas été le cas, mais il fait en revanche partie intégrante du trio qu’il forme avec Pierre Mondi et Claude Brasseur pour le téléfilm « Vieilles canailles », réalisé par Arnaud Selignac pour TF1. Une histoire de papy escrocs sympathiques et drôles.
Seul léger bémol? Pas moyen pour moi d’imaginer Russo dans un rôle de papy! Mais le connaissant.. il va nous surprendre.

Martine Bernier

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