« Demain tantôt »

J’ai beau venir de la partie francophone de la Suisse, et avoir été élevée dans le Brabant wallon, en Belgique, il m’arrive pourtant de me dire que je ne suis pas très au point avec le français. Chaque pays a ses expressions, ses patois, ses mystères. Quand un Suisse (un Ormonan, de ceux que j’aime tant ) vous dit: « Quelle cramine! J’ai la débattue! », comprenez: « quel froid, j’ai les mains gelées! ». Et je suis très fière d’arriver à comprendre ces expressions qu’il m’a fallu du temps à apprendre.

Mais quand Béa, m’a dit tout à l’heure que je pourrais demander quelque chose à Fred: « demain tantôt », j’ai eu un fou rire nerveux. Au secours!!! Ca recommence! Moi y en a pas parler langage indigène!!! Magnanime, Béa m’a expliqué que cette expression voulait dire « demain après-midi ». Il fallait le savoir….

Forte de mon nouveau bagage intellectuel, je suis désormais prête à affronter les expressions insolites de la langue française. Mais la vie ne s’arrête pas à cela.

Aujourd’hui, , Nicolas Sarkozy voit sa cote de popularité remonter grâce à son malaise de la semaine dernière. Il le rend humain…  Comme la nature humaine, justement, est étrange…

Je suis contente pour le président. Moins pour moi.

La nuit est tombée depuis longtemps. Je erre dans la maison en me demandant si le sommeil reviendra un jour fréquenter mes nuits normalement. J’ai tout exploré de la nuit. La couleur, les nuances du ciel, toutes les phases de la lune, les étoiles ou la nuit noire, la pluie ou les grosses chaleurs, le souffle du vent et les colères de la tempête, les voiles de la brume… les chauve-souris, les moustiques, les insomnies que je provoque chez ma chienne agacée. J’ai passé des nuits dans mon canapé, dans les lits des chambres d’amis, à regarder le ciel par le velux. Mais je reviens toujours dans mon propre lit, en boule dans un coin…

Un ami m’a proposé du travail pour mon retour en Suisse. Encore un ange gardien… Tandis que Véro souffre d’un souci de santé que je connais bien pour le vivre régulièrement, des visiteurs sont venus voir la maison, aujourd’hui. Je me suis retirée. Il faut des gens particuliers, pour y habiter. Il faut la respecter, cette maison que j’aime tant, et être capable d’apprécier comme ils le méritent les voisins qui l’entourent.

Les heures s’enfoncent dans la nuit. Et moi, j’écoute Rostropovitch…

 

M.B.

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