Mon Scott…

Depuis ma visite chez le vétérinaire où j’avais appris que ma chienne, Scotty avait sans doute une tumeur au cerveau, j’ai vu jour après jour son état se dégrader.
Je devais la mener aujourd’hui chez un vétérinaire neurologue qui avait accepté de l’examiner.
Je suis ressortie sans elle… Je ne la récupérerai que jeudi soir après qu’elle ait subi de nouvelles analyses et une narcose permettant un examen de son cerveau.
Mais elle va mal. Elle si délurée, si indépendante, si « terrier » dans l’âme, elle est devenue toute fragile. Elle me fait comprendre combien elle a besoin de moi, se hisse sur mon lit la nuit alors qu’elle n’a jamais approché ma chambre, se réfugie dans mes bras dès qu’elle le peut, elle qui déteste être touchée, portée.
L’examen du neurologue, ce matin, a été mauvais. Elle ne cesse de tomber, n’a plus de réflexes corrects, semble avoir vieilli de dix ans au cours de ces dernier mois.
Et malgré tout, elle est adorable avec tout le monde, se rend attachante dans ce cabinet vétérinaire qu’elle ne connaît pas, où elle va devoir passer la nuit loin de moi, dans une cage.

Je sais, les vétérinaires m’y préparent, je vais devoir me résoudre à la faire endormir.
C’est simplement insupportable.
Elle ne semble pas souffrir, mais elle est désorientée, déséquilibrée.

Ce soir, l’appartement me paraît tellement vide sans elle…
Elle mettait ses pas dans les miens, ne me lâchait pas d’une semelle ces dernières semaines, comme consciente que je traverse des événements très, très durs.
Je lui ai parlé, je l’ai gardée auprès de moi jusque dans les moments les plus difficiles.
Je lui ai mis des paniers en mousse un peu partout dans l’appartement, pour qu’elle se sente bien où qu’elle soit, pour qu’elle n’ait pas d’efforts à faire quand elle est trop fatiguée.

Un chien, un compagnon aussi fidèle, ne devrait jamais mourir.
Il devrait toujours pouvoir rester là, nous accompagner. Nous devrions toujours pouvoir le protéger, comme nous devrions pouvoir le faire avec un enfant.
Mais on ne peut vraiment protéger ni les uns ni les autres de rien.

L’appartement est vide sans elle… à chaque instant, j’ai l’impression qu’elle va arriver, venir me chercher pour me réclamer un os, un câlin ou une balade.
Ne pas l’avoir près de moi, surtout maintenant, est infernal.
Petite boule de poils noirs à la frimousse de clown, tu as pris une place énorme dans ma vie…

Martine Bernier

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