Le délice vietnamien

Ce soir, j’ai invité mon fils aîné, Sébastien, et sa compagne, Magaly au restaurant chinois pour fêter l’anniversaire de cette dernière.
J’avoue que j’ai un grand faible pour le couple plein de gentillesse et d’humour qui tient ce restaurant.
A chaque fois que je passe la soirée chez eux, je sais que quelque chose va se passer de drôle ou d’insolite.
Et il est rarissime que je n’attrape pas le fou rire lorsque je leur rends visite.
La soirée a tenu ses promesses…

En entrée, mon héroïque rejeton a décidé d’essayer ‘L’oeuf centenaire » que même la patronne n’a jamais osé s’aventurer à goûter, nous a-t-elle confié par la suite.
Le plat est arrivé sous l’oeil dubitatif de Magaly.
De mon côté, je l’ai goûté aussi…
L’oeuf centenaire est… noir.
Ou plutôt le jaune est noir, et le blanc est gélatineux et brun.
Tout vient du mode de cuisson, et le goût est très particulier, plutôt bon.

En fin de repas, alors que nous étions les derniers clients, la maîtresse des lieux a passé un moment avec nous. Elle nous a expliqué venir du Vietnam tandis que son époux est Malais, je crois.
Et a commencé une conversation ahurissante.
Il faut l’imaginer avec un accent vietnamien très prononcé.

– Ye qui est tlès bon, y’est l’oeuf de cane avec le caneton dedans.
– Pardon????
– Oui! Ca ye mange au Vietnam. Y’est vlaiment tlès bon. Comme je yais que mon mali aulait pu êtle choqué, y’ai attendu que ce yoit la nuit poul l’emmener en manger aussi. Là-bas on mange dehols, dans la lue.
– Et il a aimé?
– Oui, beaucoup! Mais il ne yavait pas ye que y’était!
Madame continue en nous expliquant qu’elle fait elle même son saké de riz.
Elle nous décrit sa recette en précisant:
– Y’est tlès tlès bon! Mais ya me fait toulner la tête!

Se retournant vers son mari qui débarrassait les tables, notre adorable patronne lui a demandé:
– Tu te youviens des oeufs de cane avec le caneton dedans?
– Oui! Y’est tlès bon.

Petit silence rêveur et Monsieur poursuit, hilare:
– Et y’est tlès aphlodiyiaque!!

Et on me demande pourquoi j’ai le fou rire lorsque je vais voir ces gens délicieux…

Martine Bernier

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