Le monde a perdu un magnifique comédien, aujourd’hui.
La disparition de Laurent Terzieff plonge dans la peine tous ceux qui aiment le théâtre et qui font partie de son monde.
Celui-ci a perdu l’un de ses serviteurs les plus passionnés.
Pour moi, il représentait l’amour des mots, le goût de l’excellence, un grain de voix inoubliable, l’art de et le charme slave à l’état pur.
Courageux dans ses opinions où il s’engageait politiquement contre les guerres d’Algérie et d’Irak, discret dans sa vie privée, il devenait flamboyant dès qu’il montait sur scène ou qu’il passait devant une caméra.
Tous les acteurs de théâtre que j’ai eu la chance de rencontrer ont un petit côté décalé qui donne l’impression qu’ils vivent dans un monde parallèle dès que les projecteurs se rallument.
Je les aime pour le risque qu’ils prennent chaque soir lorsqu’ils montent sur les planches.
Aucun spectacle n’est pour moi plus fort que celui d’un artiste vu en direct.
Lors de la dernière cérémonie des Molière, lorsque j’ai vu que Laurent Terzieff était parmi les acteurs pressentis pour le Molière du meilleur acteur, j’ai compris que Jean-Claude Dreyfus, pour lequel j’ai de l’amitié, ne l’aurait pas.
Et je crois que, comme tous ceux qui suivaient la cérémonie ce soir-là, il a été heureux de voir la statuette repartir entre les mains de son illustre confrère.
J’ai choisi deux photos pour saluer ce soir celui qui vient de nous quitter.
Sur la première, il rayonne de la beauté qui fut la sienne dans sa jeunesse.
La deuxième révèle la transformation que le temps et la vie avaient fait subir à son physique.
Mais sa beauté était toujours là, émouvante dans son aspect fragile.
J’aimais Laurent Terzieff pour son talent, sa distinction, son honnêteté et cette pureté qui émanaient de lui.
Il était spécial.
A chaque fois qu’un rideau de scène se lève quelque part, un peu de son âme hantera les lieux.
Martine Bernier
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