Jeudi et ses « surprises »

« Alors, jeudi tu y retournes? Qu’est-ce que cela fait de se faire opérer quatre fois en même pas quatre mois? »

C’est fin, tiens.
Que voulez-vous répondre à cela?
Evidemment que je n’ai pas envie d’y aller, de vivre ce qui m’attend.
Mais si je m’attarde à penser à « ce que cela fait », je coule.
Donc, je focalise sur d’autres éléments.
Sur le fait, par exemple, que, cette fois, c’est peut-être la dernière avant longtemps.
Si cela fonctionne, sans quoi cela va se compliquer un peu.
Que, dans cette optique, cette intervention s’ouvrira sur une suite plus légère, gérable.
Que je connais l’équipe puisque c’est la deuxième opération que je vis dans cette clinique, et que nous avions eu des contacts intéressants, agréables et drôles. On ne rit pas souvent en salle de réveil et en salle d’opération. Ce genre d’expérience ne s’oublie pas.
Que mon chirurgien sera le meneur de jeu, qu’il se déplace pour moi, que je lui en suis reconnaissante  et que j’ai confiance en lui.
Que, grâce à mes proches, je pourrai rentrer le soir même car ils ne me laisseront pas seule, me permettant de pouvoir quitter l’hôpital sous leur surveillance.
Que, si tout se passe bien, je serai d’attaque pour aborder Paris, puis Florence, cet automne.
Que je prends la biographie de Monet avec moi, et que je m’y plongerai avant et après l’opération.

Et puis que… je n’ai pas le choix, tout simplement.
Ce jeudi soir, lorsque je sortirai, je penserai à la prochaine étape, le scanner qui nous montrera si l’opération a réussi ou pas.

En attendant, je suis très reconnaissante à tous ceux qui me soutiennent par leur présence, leurs messages, leurs appels, leur gentillesse.

Martine Bernier

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