Florence (3): les glaces florentines et le Gardien de l’Ancre

Comme la veille, il n’est pas encore 8h30 lorsque nous nous présentons cette fois à la Galerie Palatina du Palais Pitti pour le dernier jour de l’exposition consacrée au Caravage.
Une fois encore, l’expérience de la veille se renouvelle: les visiteurs sont rares à cette heure matinale, les salles sont à nous…
L’exposition ne nous enchante pas, et nous terminons la visite par une autre partie du bâtiment.
La peinture italienne à travers les époques, l’histoire de Florence.
Là encore, je ne suis pas vraiment touchée par ce que je vois.
Mais une étrange rencontre transforme le déroulement de la visite.
A notre arrivée dans cette partie déserte des galeries, un monsieur déjà âgé et ne portant pas l’uniforme du personnel du musée s’approche de nous et, sans nous demander si cela nous intéresse ou non, commence à nous expliquer l’histoire des tableaux et des objets… en italien.
Le côté loufoque de la situation manque de me faire sombrer dans le fou rire…
Mais je me contiens pour ne pas peiner ce monsieur charmant, visiblement très épris de cet endroit.

La journée se poursuit avec la visite du Palazzio Vecchio, l’un des plus impressionnants bâtiments de la ville.
Nous arpentons les salles avec les plafonds en caissons richement décorés, le cabinet de travail de François Ier, la salle rouge, la salle des lys et… nous nous offrons deux nouveaux coups de foudre.
Les appartements d’Eléonore de Tolède respirent la sérénité…
Une merveille de douceur.
Et la Sala delle mappe geografiche nous cloue sur place.

Ici, 53 cartes géographiques du XVIe siècle ont été peintes à l’huile sur les portes des armoires par le frère dominicain Ignazio Danti, offrant une perspective des connaissances géographiques de l’époque.
Au milieu de la salle, un globe terrestre géant.

Plus les jours passent, plus nous sommes gagnées par la douceur de vivre italienne.
Les Italiens font preuve d’une gentillesse exquise à notre égard, tout est simple…

Nos pas nous ramènent chez le meilleur glacier du monde, comme promis à ma complice du moment qui se commande quatre parfums qu’elle déguste avec volupté.
Elle a fini sa glace depuis un moment alors que j’arrive à peine à la moitié de la mienne, plus petite.
Le soupir déchirant et le regard désespéré qu’elle me lance nous font repartir dans un fou rire.
Florence joue sur notre bonne humeur…

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– J’ai lu Ecriplume cette nuit. Tu as pensé à moi…

Il est resté en France, je suis en Italie pour quelques jours, mais la fée Wi-fi nous permet de ne pas être vraiment séparés, de nous voir chaque jour.

Comment pourrais-je ne pas penser à Celui qui me réapprend la vie, la confiance, doucement.
Il est le Gardien de l’Ancre.
Mon ancre, qui me donne envie de revenir.
L’un des éléments stables de ma vie.
Mon doux géant au regard indéfinissable…

Martine Bernier

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