Blanc éphémère

En me levant, ce matin, j’ai eu la surprise de voir qu’il neigeait.
Certains ont dû se dire « chic! » en voyant le retour de l’or blanc, d’autres « flûte… ».
Je fais plutôt partie du deuxième groupe.
Le temps de constater qu’une fois de plus, le lac Léman semblait avoir disparu, englouti dans un rideau de brume, et nous sommes partis pour notre rendez-vous.
Sur la route, un accident stoppait la circulation.
Petite voiture contre grosse voiture… le combat était inégal.
L’avant de la première avait été pulvérisé.
Il n’y a que dans les légendes que David terrasse Goliath.
Dans une vigne, en bordure de route, quatre hommes habillés chaudement taillaient les ceps.
Une scène à  peindre…
Dans les villages croisés, les plus petits enfants avaient retrouvé leurs combinaisons d’hiver.
Une armée trottinante de minuscules Bibendum multicolores.

Nous nous sommes rendus dans le village où nous allons habiter bientôt.
Mon sens de l’orientation étant ce qu’il est, Celui qui m’accompagne me donne des astuces pour me repérer.
Moi qui me perds partout, j’arrive à  retrouver le chemin de la maison blanche…

En rentrant, il m’a dit: « Le sol n’est pas assez froid, la neige ne tiendra pas. »
Quelques heures plus tard, le lac était toujours noyé dans la brume, mais la neige avait disparu.

De retour chez nous, je lis un message.
Il me parle de Bidochons au Maroc, de photos ratées exposées fièrement aux yeux de tous, de l’air suffisant et insupportablement imbu de lui-même de celui que méprisent ceux qui m’écrivent, qui le raillent à travers de longues phrases rageuses.

Je suis si loin de cela…
Je jette le message et regarde Celui qui m’accompagne.
Pomme a sauté sur ses genoux, il l’a prise dans ses bras.
Il arrive parfois que David sympathise avec Goliath…

Martine Bernier

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