Erhard Loretan a atteint son dernier sommet

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Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai appris le décès du talentueux alpiniste suisse, Erhard Loretan.
Mort en montagne.
Il est parti le 28 avril, le jour de son 52e anniversaire.
Et je fais partie de ceux que la nouvelle attriste.
Il était admiré pour ses exploits, aimé pour ses qualités humaines, sa sagesse.
Et parfaitement conscient du danger qui faisait partie de sa vie.

Le guide de montagne était proche des Diablerets où il avait des amis, et du FIFAD, Festival International du Film Alpin des Diablerets, auquel j’ai consacré un livre il y a deux ans.
Je l’avais interviewé dans le cadre de mon travail.
Et j’avais été frappée par cet homme qui était le troisième alpiniste a avoir gravi les quatorze sommets de plus de 8000 mètres.
Il en parlait avec simplicité et humilité, comme le font les gens de la montagne.
Il m’avait expliqué l’euphorie qu’il ressentait lorsqu’il se rapprochait du ciel, ce bien-être qui était alors le sien, la dimension quasi spirituelle qu’il vivait.
Il n’était jamais aussi heureux que là-haut.
Il m’avait raconté le manque d’oxygène, les dangers qui guettaient les alpinistes, la peur à chaque départ en montagne, la peur de la mort.
Je lui avais demandé pourquoi il continuait à grimper, à se mettre en danger.
Il m’avait répondu qu’il ne pouvait pas faire autrement.
La montagne était sa vie, sa passion, c’était ainsi.
Et puis, disait-il « c’est tellement beau, là-haut, vous ne pouvez pas imaginer. Nous sommes à la limite entre la vie et l’au-delà… ».

J’avais suivi ses conférences, vu ses photos, et j’avais eu un aperçu de cette beauté qui le fascinait.

Il avait connu des drames et des bonheurs, des amitiés d’hommes, solides et fidèles, des moments d’exaltation, de grands chagrins.
Un destin d’homme né pour aller toujours plus haut.
Il est parti dans ses montagnes Valaisannes, lui qui avait grimpé partout dans le monde.
La cliente qui l’accompagnait a été grièvement blessée.

Lorsque, pour les besoins du livre pour le FIFAD, j’ai effectué des recherches dans les archives, j’ai été marquée par le nombre d’alpinistes morts tragiquement.
J’espérais qu’Erhard Loretan n’ajouterait pas son nom à cette triste liste.

Martine Bernier

http://www.tsr.ch/video/info/journal-19h30/3111203-portrait-de-l-alpiniste-erhard-loretan.html#id=3111203

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