L’attaque de Fort Chez-Moi

J’écrivais, Pomme sous mon bureau, lorsque j’ai vu passer un lapin volant.
Oui, je sais, c’est bizarre.
Complètement dans mon travail, je n’ai pas fait attention.
Jusqu’à ce que je vois passer un raton désossé.
Parti depuis la porte de la pièce, il a atterri, comme son collègue, devant mon bureau.
Je n’ai commencé à réagir que lorsque j’ai vu passer un poulet, une vache, une balle, bref: un à un tous les jouets de mon Mogwaï, le tout accompagné par le cri que fait le mouton en peluche de Pomme lorsqu’on lui pousse sur le ventre.
Visiblement, il se passait quelque chose d’anormal.
Dix secondes plus tard, l’entrée du bureau était obstruée.
Alerte: nous étions attaquées.
J’avais vu juste.
Pomme, qui, courageusement, était partie, hilare, en éclaireuse, a terminé sa mission d’une manière dramatique.
Prise en otage, elle a disparu.
Lorsque je suis allée parlementer avec notre adversaire, sa mine réjouie m’a laissé présager le pire.
J’avais vu juste.
En fouillant l’appartement, j’ai réalisé que, dans la chambre, se trouvait un rouleau de tapis, debout, roulé de manière large.
Ce tapis là, en principe, trône dans le hall.
J’ai regardé dans le tube qu’il formait.
Et là, tout au fond… j’ai croisé le regard perplexe et vaguement inquiet de mon bichon havanais.
Confortablement installée dans son panier, un jouet à portée de patte, ma prisonnière de guerre considérait son statut avec une certaine philosophie, sachant que je n’allais sûrement pas tarder à venir la délivrer.

Le siège de mon bureau s’est terminé par un fou rire.
Je vis décidément avec quelqu’un de peu banal!

Martine Bernier

Damien6 dit :

J’adore vos textes. Celui-ci m’a amusé, j’imaginais la scène. J’aime bien cette façon que vous avez de me surprendre tous les jours, je ne sais jamais ce que je vais découvrir. Sympa ! Merci !

feravec dit :

digne des grands écrivains d’humour …. merci !

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