Le magique bateau-lavoir


 

 

 

 

 

Le Bateau-Lavoir hier et aujourd’hui

Lorsque j’étais adolescente et que j’entendais parler du Bateau-Lavoir, je n’osais pas demandé ce que c’était.
Les uns en parlaient avec admiration, d’autres avec mépris.
J’imaginais tout et n’importe quoi.
Il a fallu attendre que je puisse faire des recherches par moi-même pour découvrir que le fameux Bateau-Lavoir n’était pas un bateau, mais un immeuble de Montmartre.
Et c’est là que j’ai commencé à rêver…
Au début du XXe siècle, de nombreux peintres et écrivains y ont habité.
C’était au numéro 13 de la place Emile-Goudeau, qui s’appelait autrefois la rue de Ravignan.
La guinguette du « Poirier- sans- Pareil » s’était effondrée.
C’est une maison qui prit sa place.
Une maison en brique et bois.
Une maison un peu « carrée-bossue » construite partiellement sur l’éboulement en fonction de la dénivellation du terrain.
Des logements d’une seule pièce étaient installés comme dans les coursives d’un bateau.
D’où son surnom…
Dans un premier temps, la demeure fut baptisée « La Maison du Trappeur ».
Et puis, en 1892, le peintre Maxime Maufra vint s’y installer.
Maufra était populaire, ses amis vinrent nombreux lui rendre visite, faisant des lieux un endroit de rencontre.
Gauguin faisait partie de ceux qui l’ont fréquenté.
Plus tard, au tout début des années 1900, des peintres Italiens vinrent s’y installer.
Puis, en 1904, Picasso y posa ses valises et son chevalet, pour y vivre jusqu’en 1909.
Dans ce vaisseau accroché à la Butte habitèrent des hommes aussi prestigieux que Kees van Dongen, Modogliani, Pierre Mac Orlan, Max Jacob qui donna au bâtiment le nom de « Bateau-Lavoir », et bien d’autres.
Le Douanier Rousseau, souvent moqués par ses pairs, y laissa le souvenir d’un inoubliable banque immortalisé par l’aquarelliste Marie Laurencin.

Dans ce lieu qui fut aussi surnommé « La Villa Médicis de la Peinture Moderne », les artistes créaient.
Picasso y fit naître sa Période Rose, avant d’y créer le Cubisme avec ses « Demoiselles d’Avignon ».
Et les  rencontres se multipliaient, encore et encore…
Cocteau, Alfred Jarry, Apollinaire, Marie Laurencin, Gertrude Stein, Matisse, Braque, Utrillo…
Quand je pense à cette période, j’en rêve…
Plusieurs grands mouvements sont nés des rencontres de ces artistes et de ces gens de Lettres.

Après 1914, chaque artiste partit suivre son chemin.
Et puis, en mai 1970, un incendie a ravagé les lieux.
Reconstruit par l’architecte Claude Charpentier, il abrite aujourd’hui des artistes étrangers.
L’histoire continue….

Martine Bernier

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