Huck

Lorsque mon Capitaine me parle de son enfance, passée chez ses grands-parents, dans la campagne, au gré du vent, je pense immanquablement à Huckelberry Finn.
Pas Tom Sawyer, non: Huck, son jeune acolyte, ce vagabond sympathique qui fuyait la civilisation avec un esclave, tous deux réfugiés sur un radeau qui leur a permis de descendre le Mississippi.

Je retrouve en l’enfance de mon Capitaine et dans le caractère de l’enfant qu’il était des similitudes étonnantes avec ce personnage auquel je vous une tendresse particulière depuis longtemps.
Huck est malin comme un singe, sympathique, très inventif et indépendant, plein de fantaisie, sans une once d’égoïsme ou de prétention.
Il a horreur des contraintes et de l’injustice, vole au secours de ceux qui le touchent, est prompt à s’indigner, aime sa liberté, la nature…
Il ne veut en aucun cas être éduqué, « domestiqué ».

Quand j’écoute parler Celui qui m’accompagne, c’est ce petit bonhomme sorti des pages d’un livre qui prend vie devant moi.
Celui qui préférait prendre les chemins buissonniers plutôt que celui de l’école, qui usait des ruses les plus sophistiquées pour échapper à la surveillance des adultes, qui filait comme un lièvre lorsqu’il sentait planer un danger.
Celui qui pêchait, connaissait le bruit du vent dans les arbres, savait parfaitement se débrouiller dans la nature, en connaissait chaque sentier, chaque oiseau.

La vie l’a un jour rattrapé et il a dû regagner une « civilisation » qu’il fuyait, entrer dans un moule dont il ne voulait pas.
Il a grandi, mûri, a vécu une vie d’homme bien remplie.
Mais chaque jour, je réalise que l’enfant qui courait sur les chemins ou qui rêvassait sur un tas de foin est toujours là, intact, au fond de lui.

Si vous aviez envie de savoir ce qu’est devenu Huck lorsqu’il est devenu adulte, sachez qu’il n’a pas vraiment changé.
Il ne hante plus les rives du Mississippi, mais vit au pied des montagnes qu’il aime.
Et dans son regard brille toujours la même étincelle de celui qui ne manque pas de ressources pour étonner ceux qui l’entourent!

Martine Bernier

 

 

 

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