Jeux d'hier

En travaillant sur des archives de journaux, je suis tombée sur un article datant de 1976.
Il traitait du fait que, déjà à cette époque, les enfants n’avaient plus la possibilité de jouer comme autrefois, déplorant que, en ville, ils ne profitent plus de la nature et la liberté nécessaires à leur épanouissement.
Peu d’espace pour eux dans les villes, obligation de ne pas faire de bruit…
L’auteur terminait par cette phrase:
« Pourtant, nos enfants ont tout. Tout ce que nous n’avons jamais eu et qui ne nous a jamais manqué. »

J’y réfléchis depuis deux jours.
Cela m’a renvoyée des années en arrière, lorsque j’étais gamine à Anderlecht.
Pas de verdure, dans mon quartier, mais un voisin exceptionnel.
Il s’agissait d’une entreprise dont je recherche la trace sans succès.
Je ne connais plus vraiment son nom… Ivac? Yvac ou quelque chose dans le style.
On y fabriquait et vendait des fournitures scolaires aussi extraordinaires que des squelettes ou des cartes immenses.
J’en ai déjà parlé sur Ecriplume. 
De temps en temps, le week-end, lorsque l’entreprise était vide, nos voisins, qui étaient les concierges des lieux, nous conviaient chez eux.
Pendant que les adultes conversaient, nous, les enfants, menés par notre « petit voisin », filions dans l’immense hangar où se trouvaient de gigantesques échafaudages de caisses d’emballage en bois et en carton, et des tonnes de paille et de matières floconneuses.
Tandis que les garçons  s’adonnaient à leurs jeux, j’escaladais, j’explorais, je découvrais.
L’endroit me fascinait.
Il y avait moyen de s’y cacher et d’avoir une paix royale avant d’être retrouvée.

Nous ne disposions pas de nature, mais ces moments de liberté volés dans un quotidien où nous étions très surveillés font partie de mes souvenirs les plus délicieux!

Martine Bernier

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