La guerre des cloches

Mon Capitaine est un caméléon.
Il est difficile, pour quelqu’un qui le rencontre pour la première fois ou qui le découvre un jour où il est dans une phase d’observation, de percer à jour sa personnalité.
Mais ceux qui le connaissent bien savent qu’il peut être irrésistible de drôlerie.
Il y a quelques jours, alors que nous devions nous rendre à une réunion de famille qui me ravissait d’avance, nous avons parlé de sa tendance à me taquiner.
En riant, je lui ai dit:

– Ecoute, pour te rappeler à l’ordre lorsque nous serons en famille, demain, je vais prendre avec moi ma clochette. Et dès que je l’agiterai, tu sauras que tu glisses sur une pente dangereuse!
– D’accord!

Il avait l’oeil qui pétillait: l’idée semblait l’amuser.
Le lendemain, alors que nous étions tous réunis, il a lancé une réplique clairement destinée à me faire réagir.
J’ai fouillé dans ma poche et j’ai sorti ma précieuse clochette garantie tibétaine, que j’ai tranquillement agitée.
Et là…
Oui, vous allez dire que j’aurais dû me méfier, mais on ne se refait pas…
Tandis que ma clochette tintinabulait  et que son délicat « ding ding » provoquait le regard interrogateur de Kim… un imposant « dong, dong » lui a fait écho.
Ahurie, j’ai regardé mon Capitaine qui tenait à la main une cloche trois fois plus grosse que la mienne, qu’il agitait, hilare.
Il avait prémédité son coup, bien décidé à avoir le dernier mot!
En hoquetant de rire, j’ai expliqué à la famille réunie ce qui venait de se passer.
Et lui, ravi de son effet, arborait un sourire épanoui.
Ce doit être cela, la « stratégie de guerre »!

Martine Bernier

 

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