L’armoire aux trésors

Mon coffret!
Mon coffret!

Cela vous est-il déjà arrivé de faire quelque chose qui, brusquement, fait resurgir un souvenir très précis dans votre mémoire?
De mon côté, c’est fréquent.
Le dernier épisode de ce type date d’hier.
En fin de journée, je rangeais dans un coffret des cartes de visite que je ne veux pas égarer.
L’un de mes coffrets préférés , dont je dépose la photo ci-dessus.
En fermant le couvercle, je me suis dit: « C’est fou cet amour que j’ai pour les boîtes! »
Et avant que j’aie eu le temps de me demander d’où il me venait, j’ai eu la vision précise de ce que j’appelais  » l’armoire aux trésors » de ma grand-mère maternelle.
Il s’agissait d’une grande armoire encastrée dans la cuisine. 
Lorsqu’elle l’ouvrait, j’accourais comme un chaton attiré par la promesse d’une jatte de lait frais!
A l’intérieur se trouvaient une multitude de boîtes recouvertes de tissus fleuris et multicolores.
De temps en temps, ma grand-mère posait l’une des boîtes sur la table et m’y laissait farfouiller.
Chacune d’entre elles contenait… d’autres boîtes,  plus petites.
Et dans ces mini casiers se trouvaient les trésors.
Des centaines, des milliers de boutons  de toutes les formes, des bobines de fil, des galons, des rubans de soie, de la dentelle d’une finesse extrême, des réglettes en cartons affichant des échantillons de laine, des chutes de tissu…
C’était une explosion de couleurs, de textures, un bonheur pour les yeux…
Ma grand-mère gardait tout.
Cette armoire était une véritable mercerie.
Je pouvais jouer des matinées entières avec son contenu, triant les articles par couleurs, par forme, par taille…
L’air de ne pas y toucher, ma grand-mère me surveillait du coin de l’oeil et lâchait une information ponctuellement.
– Tiens, le bouton que tu as en main, c’était l’un des boutons de la vareuse de ton grand-père.

Mon grand-père que je n’ai pas connu et dont elle parlais peu, mais toujours pour me dire que c’était un brave homme.
Je m’arrangeais pour déplacer le contenu de la mini boîte dans une autre afin de laisser seul le précieux bouton, que je plaçais délicatement sur un nid de ouate.

En une fraction de seconde, le souvenir m’a quitté et je me suis retrouvée dans mon bureau.
Mes boîtes sont plus travaillées que celle de l’armoire aux trésors.
Mais celles en carton recouvertes de tissu de ma grand-mère n’avaient rien  à leur envier!

Martine Bernier

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2 réflexions sur “L’armoire aux trésors”

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