L’Apocalypse en couleurs…

Les Belges avaient beaucoup aimé le documentaire « Apocalypse, la Première Guerre Mondiale ».
Lorsque les premiers épisodes ont été diffusés sur France 2, nous les avons enregistrés pour les regarder plus tard, tout en sachant que la série avait été critiquée par certains historiens déplorant des inexactitudes, et par des tweeters ulcérés que soient colorisées des images d’archives.
Pour ma part, j’ai été happée par ces images et ces explications, troublant cours d’Histoire où les protagonistes reprennent vie sous nos yeux.
Voir vivre les populations de cette époque, assister à l’insouciance des mois d’avant-guerre, regarder les femmes élégantes et les messieurs en canotiers… puis le désarroi dans les regards lorsque le tocsin annonce le début du conflit…
Voir ces hommes partir joyeusement à la guerre tandis que le narrateur explique qu’il était exclu de montrer le moindre abattement…
Les jeunes donnent une impression de naïve innocence expliquée par le fait que la France ne vivait pas dans la culture de la guerre, épargnée depuis une cinquantaine d’années par ce fléau. 
Chacun pensait que l’issue  serait rapide, que les combattants reviendraient rapidement.
Puis assister au début de l’horreur…
C’est poignant, triste.

Pour ma part, j’ai été marquée par ce film, et par des images qui n’ont sans doute pas interpellé grand monde.
Celles du tsar Nicolas II de Russie et de sa famille.
J’ai lu plusieurs biographie sur le destin tragique de cet homme et de sa famille, assassinés avec leur personnel en 1918.
Le documentaire diffusait des images de cette famille du temps de leur bonheur. 

A la fin du premier épisode, j’étais bouleversée.
Tous ces destins brisés, ces vies sacrifiées… et le renvoi à l’histoire de ma propre famille puisque, comme la grande majorité d’entre nous, la mienne a été touchée par ce drame international.
Mes deux grands-pères, que je n’ai pas connus, ont été envoyés au combat.
Et, revanche sur la vie, dans les deux familles qui, à l’époque, ne se connaissaient pas, deux bébés naissaient en 1921 et 1922, trois et quatre ans après la guerre.
Mon père et ma mère.
La vie reprenait.
Partout, chacun séchait ses larmes, reconstruisait…
Et j’imagine les blessures inguérissables qui ont détruit le coeur des mères, des pères, des épouses et des enfants qui n’ont jamais vu revenir leurs hommes.

Je me moque de savoir que certaines imperfections jalonnent peut-être ce documentaire.
Plutôt que de ne rien oser faire de peur de s’attirer les foudres des puristes, il était important de nous rappeler que rien n’est pire que la guerre.

Martine Bernier

 

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