Pomme et les chèvres: incursion dans la Vallée de l’Hongrin

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Depuis quelques jours, j’ai repris la route des alpages pour travailler sur la réédition d’un guide consacré aux restaurants et buvettes d’altitude.
Comme nous ne prenons pas de vacances en été, mon Capitaine et Pomme m’accompagnent.
Nous découvrons ensemble des lieux souvent magiques, et les contacts avec les personnes que nous allons voir sont  privilégiés.

Hier, la rencontre a été très particulière…
J’avais pris rendez-vous lundi avec un monsieur sympathique, Philippe Roch, qui tient les commandes d’un lieu presque mythique: l’Auberge de la Croix-de-Fer,aux Allières.
L’endroit se trouve en Gruyères, au coeur de la Vallée de l’Hongrin, non loin de Château-d’Oex.
La nature y est étonnamment préservée, sauvage.
Ici, pas de constructions outrancière: les bâtiments sont souvent d’époque, plutôt discrets.
C’est le cas pour l’auberge, qui date de 1735 environ.
Elle a été créé dans le but d’être utilisée comme établissement hôtelier et de restauration, étape sur la route du fromage qui empruntait le col de Jaman.
L’actuel propriétaire l’a rénovée dans le respect des lieux et l’endroit respire la paix.
La carte est appétissante, les mets savoureux, le cadre bucolique.

Nous avions rendez-vous tôt.
En arrivant, après une bonne heure de route, nous avons trouvé porte close.
Un panneau annonçait que l’auberge était exceptionnellement fermée pour cause de décès.
J’ai sonné.
Mon interlocuteur est venu ouvrir et, en quelques mots, m’a expliqué qu’il avait perdu dans la nuit un être cher, mais qu’il allait assumer notre rendez-vous.
J’étais terriblement gênée, désolée de ce que vivait notre hôte.
Nous avons commencé notre entretien tout en douceur, et j’ai découvert au fil de mes questions, un homme aux multiples talents, bourreau de travail.
Il s’est détendu au fil des questions, s’impliquant avec une gentillesse extrême malgré son deuil.
Lorsque nous avons terminé, il nous a fait faire le tour du propriétaire, nous montrant même la grange dans laquelle son offre hôtelière est complétée par des nuitées sur la paille.
Pour ce service qui lui a valu le label de qualité agrotourisme, il nous a montré les box qu’il a installés comme de véritables lits de paille.
L’autre métier du maître des lieux est l’agriculture.
Il a des vaches, des cochons et des chèvres qui, l’été, vivent tous en liberté dans les prés.
Notre visite s’est terminée par une surprise.
Notre hôte a ouvert la porte d’une petite étable d’où provenaient de légers bêlements.
Il fallait descendre de quelques pas en contrebas pour y accéder, mais il était possible de voir les animaux de tout près  en restant en haut.
Pomme, toujours sur nos talons, s’est perchée sur le haut, se penchant pour voir d’où provenaient ces bruits curieux qu’elle ne connaissait pas.
M. Roch a appelé et… deux cabris sont sortis, retenus par une petite barrière.
Ils se sont laissés caresser puis ont découvert mon Mogwaï qui se penchait de plus en plus pour les approcher.
Ces mini-chèvres chamoisées se sont alors dressées sur leurs pattes arrières pour regarder de plus près cette visiteuse qui ne leur ressemblait pas, et elles se sont saluées, museau contre museau.
Petit moment particulier dans une journée ensoleillée…

Martine Bernier

Site de la Croix-de-Fer

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