Bichon havanais: Pomme et le sapin.

– Pomme? On va dormir?

Les quatre pattes en l’air, mon mini chien me regardait « à l’envers ».
Elle fixait sur moi ses grands yeux dont je voyais le blanc.
Irrésistible peluche…
Elle a attendu quelques secondes avant de bouger.
Il est vrai qu’elle me connaît bien: elle sait que je peux changer d’avis.
Quand elle a vu que je me levais, elle a bondi sur ses pattes dans la seconde, se dirigeant paisiblement vers son « lit » où elle s’est installée pour la nuit.

Vers 3h30 du matin, un énorme orage m’a réveillée.
Dehors, il pleuvait à verse, le vent soufflait en rafale, les éclairs zébraient le ciel et le tonnerre craquait dur.
Un temps que j’aime…
Ce matin, en me levant, après avoir relevé un pot de tournesols renversé par la tempête, j’ai sorti Pomme, qui avait passé une excellente nuit.
Elle s’est précipitée avec enthousiasme vers la porte, a dévalé de quelques bonds joyeux les marches du perron et là… a découvert que le sol était imbibé d’eau.
D’un air dégoûté, elle s’est ruée vers son allié, son ami, son protecteur: le sapin.
Cet arbre immense planté à l’entrée du jardin joue auprès d’elle une multitude de rôles.
Lorsqu’il fait trop chaud, elle se réfugie dans son ombre.
Quand il pleut, elle se trouve au sec sous ses branches denses.
Quand il neige, le seul endroit terreux de l’endroit se trouve autour de son tronc.
Il la cache également des regards des chats du quartier qu’elle peut observer discrètement.

Il était donc normal qu’elle fonce se réfugier vers lui alors que tous les environs semblaient s’être transformés en petit marais.
Comme à son habitude, elle s’est assise sous les branches, dans sa position favorite de petit Bouddha poilu, et a commencé à détailler les endroits où les chats aiment s’installer au soleil, absent ce matin.
Mais au bout de quelques secondes, elle a déchanté.
Il a avait tellement plu que le sapin s’était transformé en éponge imbibée d’eau qu’il restituait au goutte à goutte.
D’énormes gouttes qui tombaient sur la tête de mon Mogwaï… qui a horreur d’être mouillé.
Pomme a levé la tête pour voir d’où venait cette fuite et a pris une autre larme de pluie sur la truffe.
D’un bond, elle s’est réfugiée près de moi cette fois, lançant à « son » sapin un regard lourd de sens que j’ai traduit par:
« Toi… tu me déçois beaucoup. »

Martine Bernier

 

 

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