Bichon havanais: Pomme et le chat en laisse

Hier matin, Pomme a comme toujours  voulu m’accompagner pour prendre le courrier.
Arrivée en bas, j’ai tout de suite repéré mon voisin qui avait traversé l’allée pour échanger quelques mots avec un passant.
Le fait qu’il soit là représentait déjà une grande tentation pour Pomme qui, très sociable, a toujours envie d’aller saluer à sa manière ceux qu’elle connaît.
Cette fois, ladite tentation était aggravée par une présence irrésistible pour elle: le chat de ce voisin.
Depuis bientôt deux ans que son épouse et lui l’ont accueilli, ils l’ont transformé en chat d’appartement qui n’a le droit de sortir qu’en laisse.
Comme ils ont donné à leur compagnon un nom que ni mon Capitaine ni moi ne sommes d’accord d’utiliser, nous l’avons secrètement rebaptisé Grisouille, en hommage à sa couleur.
Très mince, Gribouille ne connaît pas grand-chose de la vie extérieure.
Il a croisé Pomme de temps en temps, et semble s’être habitué à sa présence.
Hier, j’en ai eu la preuve.
Dès qu’il l’a vu, mon Mogwaï, éclatant de bonheur, a foncé vers celui qu’elle considère comme son ami intime.
Un statut que le chat en question ne semble pas vraiment partager…
En ce moment, avec sa fourrure d’hiver que je ne lui couperai qu’au printemps, Pomme ressemble à un ourson.
Lorsqu’elle a foncé vers le chat, j’ai craint un coup de griffe de la part du petit félin.
Mais non.
Folle de joie, Pomme s’est ruée vers lui pour le couvrir d’affectueuses léchouilles.
Grisouille, à la fois surpris et un peu effrayé au bout de sa laisse, se tenait sur ses gardes, mais n’a à aucun moment fait preuve d’agressivité.
Pomme, de plus en plus ravie, a voulu entamer avec lui le genre de jeu qu’elle peut partager avec ses copains chiens: je touche le bout de ta truffe avec mon nez, et je pose mes pattes avant au sol, postérieur en l’air, en remuant joyeusement la queue, signal déclenchant de grandes courses poursuites.
– Pomme? Désolée de te décevoir, mais c’est un chat. Et un chat ne joue pas comme toi.
J’ai caressé Grisouille, décidément bonne pâte, et Pomme a recommencé à lui témoigner sa tendresse à grand renfort de coups de langue.
Cette étonnante scène de grande fraternité chien-chat n’a semble-t-il pas attendri mon voisin qui a pris son compagnon dans ses bras, m’a saluée et est rentré dans la maison.
J’ai rappelé Pomme pour qu’elle ne le suive pas et n’en profite pas pour s’inviter dans l’appartement de son ami félin.
Quand la porte vitrée s’est refermée, elle a couru vers le perron, s’est assise en bouddha derrière la vitre et les a regardés s’éloigner.
Grisouille se tordait le cou pour regarder vers elles.
J’ai joué un moment avec mon Mogwaï pour le distraire… le temps de réaliser que le chat, de retour dans ses quartiers, nous regardait depuis la fenêtre…

Martine Bernier

 

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