Bichon havanais: Pomme se rebiffe!

C’est fou ce qu’un chien, à force de vivre avec son « maître » ou sa « maîtresse » peut adopter ses attitudes et ses goûts.
Mon antipathie chronique pour la neige et le verglas semble avoir contaminé Pomme gravement.
Hier, en fin de soirée, alors qu’elle a déjà rejoint ses quartiers nocturnes, mon Capitaine se dirige vers elle:

– Viens Pomme, il faut que tu sortes une dernière fois pour aujourd’hui.
Mon Mogwaï regarde autour d’elle, en l’air, dans le lointain…
Visiblement, elle n’a aucune envie de répondre à l’invitation.
Celui qui m’accompagne est cependant assez convainquant pour lui faire comprendre qu’elle n’a pas le choix.
Elle descend donc avec une mauvaise volonté affichée.
Sa queue d’habitude en panache pendouille lamentablement, signe de dépression grave.
Trois minutes plus tard, elle remonte, seule.
– Alors? Ca va? C’était si pénible que ça?

Je ne pensais pas si bien dire.
Mon Capitaine la suit de près, vaguement indigné:

– Pomme, viens ici!
– Mais… qu’est-ce qu’elle a fait?
– Elle n’est pas sortie, tiens! A peine arrivée en bas, elle est remontée! Allez, viens!

C’est compter sans le manque d’intérêt de ma bichonne.
Elle tente de se blottir dans son panier, me jetant des regards implorants.
– Bon. Je vais la porter!
Son coach sportif la prend dans ses bras et redescend.
Au retour, il semble satisfait.
Sa protégée a rempli sa mission.

La nuit passe.
Au petit matin, je suis réveillée par le ballet des chasse-neige.
En regardant par la fenêtre, je réalise que tout est plus blanc que jamais.
Beurk.
Pomme me jette un regard interrogateur auquel je réponds dans un murmure:
– Mauvaise nouvelle… il neige toujours.
J’ai eu le sentiment qu’elle comprenait car, d’un bond, elle a sauté dans son panier, bien décidée à ne pas en sortir.
Pauvre Pomme…
Histoire de ne pas la traumatiser, je n’ai pas encore osé lui avouer que beaucoup aiment l’hiver et sont prêts à payer pour profiter de cette neige qu’elle exècre!
Je crains de lire au fond de son regard un message qu’elle a tendance à m’adresser dès qu’elle ne comprend pas mes réactions:
« Ils sont fous, ces humains! »

Martine Bernier

 

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