Journal pas très intime…

Jeudi:

Il me reste deux jours de travail avant le week-end.
Deux jours pour réussir à boucler plusieurs travaux importants que je ne veux pas voir traîner, un petit séjour dans mon agenda m’ayant convaincue qu’il valait mieux ne pas flâner ces prochains jours.
On ne change pas une équipe qui gagne: à six heures, je suis devant mon clavier, et Pomme somnole dans son panier.

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Cela faisait plusieurs jours que je m’inquiétais: comment se faisait-il que je nous n’avions pas reçu notre déclaration d’impôt?
Cette fois, j’ai collé un post-it bien en vue pour me rappeler de téléphone ce service et demander si cette absence est bien normale.
Comme je m’y attendais… elle ne l’était!
Je reçois les infos nécessaires et décide de me débarrasser de la tâche la plus ingrate de l’année dans la foulée.
Pendant une bonne heure, je ne suis plus là pour personne: je remplis notre devoir de braves citoyens!!!

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Ce soir, j’ai les larmes aux yeux devant le TJ de 20 heures.
Cela m’arrive souvent, depuis quelques mois…
Comment être bouleversée en voyant des barbares briser les oeuvres historiques d’un musée de Mossoul, en Irak?
Ce n’est pas la première fois qu’ils s’attaquent au patrimoine universel, aux racines d’une civilisation.
C’est une blessure…
Dans la foulée, je lis sur Internet, sur France 24, que l’identité de l’homme qui apparait sur plusieurs vidéos de décapitations d’otages par l’organisation État islamique a été confirmée.
Il s’agirait d’un jeune Britannique né dans une famille londonienne aisée d’origine koweïtienne.
Il a été éduqué, a suivi de bonnes études avant de devenir ce qu’il est aujourd’hui.
On en parlait depuis plusieurs semaines déjà.
Cette actualité infestée de noirceur est terriblement lourde.
Il y a ce dont on parle et ce dont on ne parle pas ou plus.
Je n’arrive pas à effacer de mon esprit les 270 jeunes filles de Chibok enlevées par Boko Haram.

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Le soir, mon Capitaine et moi parlons longuement.
Une conversation douce et drôle.
Sombrer dans la tristesse en se focalisant uniquement sur les douleurs du monde serait absurde et inutile…
Même si certains jours, appliquer un hédonisme lucide et conscient  du monde qui nous entoure relève de l’exercice de haute voltige.

Martine Bernier

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