La route des carnavals

Le Valais est un canton amoureux des carnavals.
Je connaissais bien certains d’entre eux, avant de m’y installer mais j’ignorais que cette culture carnavalesque dépassait largement les frontières de Monthey ou de St Maurice.
Samedi dernier, dans l’après-midi,  une musique très particulière a résonné dans la rue.
Impossible de s’y tromper: c’était bien une Guggenmusik.
Le joyeux groupe coloré suivait un char sur lequel avait été disposé une énorme fusée, réplique de celle dessinée par Hergé dans « On a marché sur la Lune ».
Et derrière, une petite troupe de suiveurs, enfants et adultes confondus, descendait l’une des rues principales du village.
C’était un mini carnaval, mais un carnaval content!

Le lendemain midi, alors que nous passions la frontière à St Gingolph, nous avons croisé un autre char, trois fois plus grand que celui de la veille, que les douaniers laissaient regagner la Suisse en souriant.
Côté français, le sol était tapissé d’une couche de confettis témoignant de l’ambiance qu’il devait là régner très peu de temps auparavant.
Quelques heures plus tard, nous avons pris la route du retour.
Et cette fois, c’est quelques centaines de mètres avant le village du Bouveret, à Port-Valais,  que le trafic s’est ralenti pour être totalement stoppé pendant un long moment.
Lorsque nous avons pu redémarrer, nous avons compris la raison de cette pause imprévue.
La police gérait le flux des voitures tandis que le village fêtait lui aussi dignement son carnaval, à grand renforts de musique, de déguisements, de chars et de rires.
Ici, ce n’était pas un tapis mais un matelas de confettis qui recouvrait les trottoirs et la route.
Nous avons suivi la déviation mise en place pour nous retrouver derrière… le char fusée qui avait défilé la veille à côté de chez nous.
Il rentrait chez lui, à une trentaine de km/h, satisfait du devoir accompli.

Histoire de ne pas nous laisser oublier que c’est la période des déguisements, un JT français a diffusé des images du carnaval de Dunkerque.
Je ne le connaissais pas: c’est en regardant le reportage que j’ai découvert que près de 500 kg de harengs sont jetés par les balcons de l’hôtel de ville à la foule massée sur la place qui l’entourent.
Et cette année, lisais-je ce matin dans la « Voix du Nord », le nouveau maire a innové en distribuant également vingt frites en polystyrène customisées et numérotées dans un étui en plastique.
Ces présents inattendus renfermaient des bons cadeaux pour un menu moules-frites pour deux dans un restaurant du crû ou un laissez-passer pour les balcons de l’hôtel de ville pour la distribution de harengs de l’an prochain.

Et pendant ce temps-là,  le carnaval de Venise bat son plein lui aussi, attirant des milliers de spectateurs dans la lagune.
Une autre ambiance teintée d’élégance, un défilé sur l’eau quasi magique, le vol de Colombine… le tout sous haute surveillance policière.
Autre lieu, autres coutumes… même besoin de joie et de dépaysement.

Martine Bernier

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