Le fil des paresseux

Cela se passait il y a quelques jours.
Si écrire ne me pose pas de problème, j’ai horreur de devoir recopier un texte.
Ce que je fais parfois lorsque je dois en conserver en archive, que je ne peux pas scanner car je dois pouvoir le faire paraître dans l’une ou l’autre publication.
Il y a quelques jours, donc, après avoir passé une longue journée à  peaufiner des articles, j’ai réalisé que je n’y couperais pas: il fallait que je recopie un texte que je devais publier.
C’est là que j’ai eu une idée lumineuse.
Enfin… que j’ai cru lumineuse.
Je me suis rappelée que mon ordinateur est équipé d’un système de dictée vocale.
La bonne idée que voilà!
Au lieu de passer dix minutes  à retaper ce texte, j’allais le lire et mon brave Max allait l’écrire à ma place!

Hop.
J’ai pris mon texte, ai branché la commande vocale et j’ai commencé en lisant à voix lente et distincte.
Au début, j’étais enchantée de voir les premiers mots s’inscrire au fur et à mesure de ma dictée.
J’ai déchanté au bout de quelques secondes quand j’ai réalisé qu’il écrivait des mots différents de ceux que je prononçais.
Retour en arrière, effacement, je réessaie… il persiste.
Notre dialogue a donné à peu près ceci:

– Moi: « Les statistiques nous apprennent que… »
– Lui: « Les tiques qui piquent mou à pennes… »
– Moi: « Hé! Mais non! »
– Lui: « Et mais non. »

A force de corriger, de recommencer dix fois la même  phrase,  j’ai passé plus d’une heure à arriver à peu près au bout.
Ce qui m’a fait penser à une phrase d’une prof de couture, quand j’étais enfant.
Alors que j’enfilais des fils interminables dans le chas des aiguilles pour gagner du temps en n’ayant pas en  reprendre un autre au milieu de la couture, elle ricanait: « C’est le fil des paresseux! Tu crois gagner du temps, mais tu vas voir… Il va s’emmêler, faire tellement de noeuds que tu devras recommencer! »
Ce qui ne manquait jamais…

Le lendemain du jour où j’ai dicté mon texte, quand je l’ai relu, j’ai compris que je pouvais recommencer: il ne rimait à rien.
Reconnaissance vocale… hum.
C’est le « fil paresseux » de l’écrivain!
Apparemment, Max et moi avons un problème.
Il semble avoir quelques soucis avec ma voix.
Comme il n’est pas question pour moi d’abandonner, je lui ai expliqué que, dès que j’aurais un peu de temps, lui et moi reprendrions cette intéressante conversation.
Le temps, aussi, de trouver si je peux étalonner ma voix, histoire qu’il comprenne le langage d’une nana belgo-helvetico-française qui a eu le nez cassé plusieurs fois, ce qui n’arrange rien et qu’il ne semble pas apprécier.

Il faut dire que, lui, a appris le français en Irlande.
Non mais!

Martine Bernier

 

 

 

 

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2 réflexions sur “Le fil des paresseux”

  1. Boesch Georgette

    Ma prof de couture me tenait les même propos et j’ai aussi essayé la reconnaissance vocale quand j’ai dû écrire des textes que me dictait Germaine Cousin. C’est pas du tout au point même que je suis Suisse, j’ai rencontré le même problème. Bon courage, moi, j’ai abandonné. Bonne journée Bisous

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