« Mais pourquoi protège-t-on autant La Joconde?! »

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Ce week-end, un ami me disait avoir été à Paris avec son fils il y a quelques jours, pour aller au Louvre.
Il a aimé la visite, mais m’a dit ceci:

– Imagine… je n’avais encore jamais visité ce musée! C’était formidable, bien sûr, mais j’ai été terriblement déçu en voyant la Joconde. Elle est tellement protégée que l’on peut à peine l’approcher…
– C’est un peu normal… elle est l’une des perles du patrimoine artistique. Et les conservateurs doivent vivre dans la crainte qu’elle ne soit encore volée un jour.
– Volée?? Elle a été volée?

J’ai cru qu’il se moquait de moi, mais non.
Il faut avouer que l’histoire date un peu: elle remonte à 1911.
Le 21 août de cette année-là, l’honorable brigadier des gardiens du Louvre, Monsieur Poupardin, fit irruption dans le bureau de M. Bénédicte, le conservateur des Antiquités Égyptiennes qui remplaçait le directeur du Musée, en vacances dans les Vosges.
Complètement paniqué, le brigadier n’a eu qu’une phrase: « On a volé la Joconde! »
Inutile de préciser que ce fut un scandale colossal et international.
L’opinion publique pointait du doigt Guillaume II, Empereur d’Allemagne, d’être à la base de l’opération.
Pourtant, ce futur autre Guillaume que l’on arrêta: le poète Guillaume Apollinaire.
Quelques années auparavant, il avait employé  comme secrétaire et homme à tout faire, un certain Géry-Pieret dont le hobby était de dérober statuettes et masques phéniciens dans la salle des Antiquités du Louvre.
Il en faisait cadeau à ses amis, et avait même vendu deux masques à Picasso pour 80 francs français de l’époque, offrant au passage une statuette à Apollinaire.
Ce dernier était complètement étranger à cette affaire, mais il fut malgré tout arrêté pour complicité et placé dix jours en prison.
Soit dit au passage… il aura été le seul homme arrêté en France pour le vol de la Joconde.

Au grand désespoir des amateurs d’art, Mona Lisa resta introuvable pendant deux longues années.
Jusqu’au 11 décembre 1913 où un inconnu viendra proposer le tableau à un antiquaire de Florence.
Le vendeur en question était un peintre en bâtiment appelé Vincenzo Perugia.
Au cours de travaux de ravalement du Louvre, il avait emporté la Joconde sous sa blouse.
Et il l’avait gardé pour lui tout seul, dans chambre misérable.
Il s’attendait à une récompense pour avoir rendu le chef-d’oeuvre à l’Italie… il eut droit à un an de prison.

La Joconde revint en France avec les honneurs réservés aux chefs d’État et retrouva sa place au musée.
Mais elle vécut d’autres péripéties.
En 1956, un cuisinier bolivien projeta une pierre contre le tableau et lui écorcha le bras
Depuis, Mona Lisa est placée à l’abri des attentats dans une cage de verre blindée.

Ce n’est pas pour rien que le mystérieux sourire de la Joconde est aussi bien protégé…

Martine Bernier

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