« Tu veux jouer avec moâ? »

Vendredi soir… merveille!!!
La perspective du week-end me met d’excellente humeur.
Une humeur qui se traduit, vers 20h30, par un joyeux « Tu veux bien jouer avec moi? » adressé à mon Capitaine.

– Jouer? A quoi?
– Au Triomino!
– D’accord!

Tandis que nous nous installons, je lui demande:
– Dis, tu sais jouer aux cartes, toi?
– A certains jeux, oui.
– Comme?
– Le tarot.
– Tu m’apprendras?
– On ne peut pas y jouer qu’à deux, bébé…
– Bon, tant pis. Tu sais jouer au rami?
– Non. C’est un jeu de vieux, ça.
– Mais non! C’est mon père qui m’a appris.

Regard entendu de mon Capitaine.
Mon père est né au début des années 20, mais il est exclu de dire qu’il jouait à « un jeu de vieux »!
– Nous faisons notre tournoi de Triomino, et après je t’apprends à jouer au rami, d’accord?
– Si tu veux.
– Bon, alors… en trois parties, le Triomino. Le premier qui en remporte deux a gagné.

Seulement voilà.
Quand mon Capitaine joue, ce n’est pas pour perdre.
Or, là… par miracle, j’ai eu l’outrecuidance de remporter ce mini tournoi.
Il a donc décidé de prendre sa revanche.
Quatrième partie: il gagne.
Ouf.
Cinquième: je ne me souviens plus s’il a gagné ou perdu: la fatigue commence à se faire sentir.
(Ce matin, il m’affirme que c’est lui… j’ai un vague doute… mais bon…)
Il me regarde, une lueur amusée dans les yeux:
– La dernière. Celui qui gagne celle-ci a tout gagné. D’accord?
– D’accord!
Je ne suis pas compétitrice, il le sait.
Une longue partie débute, âprement disputée… au terme de laquelle mon Capitaine est sacré champion.

– Il est trop tard pour que je t’apprenne le rami… demain, d’accord?
– Ok!

Ce qu’il ne sait pas, c’est que je réfléchis durant la nuit.
Une manche en trois parties remportée par l’un, une autre par l’autre…
Equitablement, il faudrait organiser la troisième pour départager les brillants champions que nous sommes… non?

Ce matin donc, j’explique à Celui qui m’accompagne:
– Ecoute… je suis désolée, mais j’ai reçu une plainte pendant la nuit. Un spectateur estime qu’il faut organiser une troisième manche sans laquelle le résultat est faussé.
– Ah non. J’ai gagné les trois parties finales, je suis champion.
– Malheureusement, il faut bien tenir compte de cette requête.
Il a une lueur d’amusement au fond des yeux, et continue:
– Elle doit être déposée par écrit sans quoi elle n’a aucune valeur.

Mon Capitaine vient donc de recevoir ce courrier sur sa boîte mail:

Monsieur le Capitaine,

J’étais hier soir dans le public qui a eu l’honneur d’assister à votre tournoi de Triomino.
Cette haletante compétition nous a offert de grands moments de suspens, mais je me dois de vous soumettre la requête suivante.

Première manche remportée par Madame votre épouse.
Deuxième manche remportée par vous.

Même si la fatigue a poussé votre adversaire à céder à votre demande de faire de la dernière partie la joute décisive, je ne doute pas que votre esprit chevaleresque consentira à revenir sur cette décision prise dans un moment d’égarement.
Il est nécessaire de jouer cette troisième manche pour savoir réellement qui sera le grand vainqueur de ce premier tournoi Helvetico-Franco-Belgien Triominien.
Nous l’attendons avec impatience

Avec mes respectueuses salutations

Gaspard de la Huchetaupette

Il va y avoir du sport, ce soir!

Martine Bernier

 

 

 

 

 

 

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8 réflexions sur “« Tu veux jouer avec moâ? »”

  1. Gaspard,
    Je vous ai déjà répété à plusieurs reprises que vous ne devez plus intervenir de la sorte. Votre rôle n’est pas de relancer des polémiques inutiles, mais de calmer les esprits, notamment ceux des perdants.
    Les règles ayant été éditées lors du jeu, il n’y a eu qu’une partie qui s’est déroulée comme suit :
    1ere partie gagnée par Capitaine de manière écrasante,
    2eme partie gagnée à l’usure par Madame,
    3e partie gagnée difficilement par Madame, les jetons s’étant ligués contre Capitaine,
    C’est à ce moment de la compétition que Capitaine a demandé de jouer la partie pour le tout !
    4eme partie gagnée savamment par Capitaine,
    Le jeu étant donc gagné par Capitaine qui ne voulant pas écraser son adversaire proposa de jouer une belle..
    La belle fût haut la main remportée par Capitaine qui voulant rester modeste n’exulta pas et resta fair-play.
    Mais Monsieur de la Huchetaupette, puisque vous avez semé le doute dans des esprits simples, je me ferai un honneur de faire taire vos perverses allusions dans une nouvelle partie en trois manches. Il est entendu que la partie d’hier soir est à l’avantage de Capitaine.
    Acceptez, Gaspard mes cordiales salutations.

    Capitaine

    PS : Vous n’êtes pas convié au spectacle de cette nouvelle partie qui se déroulera à huit clos.

  2. Lettre à Gaspard,

    Je regrette que vous n’ayez pas assisté à cette partie mon cher ami. Elle fut épique et donna la victoire à qui nous savons. Oui, le Capitaine invincible a encore triomphé, sans grande gloire malgré tout car l’adversaire n’était pas coriace. Tacticien reconnu, Capitaine a laissé gagné la première partie à Madame.
    Celle-ci fit force commentaires et jouant à la Marcel Pagnol. Rieuse et sûre d’elle même et ne remarqua que trop tard l’extrême concentration de Capitaine, qui se ressaisissant à la deuxième partie, l’écrasa à la troisième.
    C’est fait n’en parlons plus.
    Et pour Capitaine cela fait deux parties de gagnées.

    1. 😀 😀 😀 précisez, cher Capitaine, que votre adversaire était diminuée par une migraine ophtalmique pénalisante! Il est clair qu’à armes égales, elle vous eut trucidé!

  3. EXCELLENT, oui l’ami des trois J………. adore Ecriplume , mais là dans le texte comme dans les commentaires, respect, ce n’est que du bonheur. En attendant Capitaine, Gaspard de la Huchetaupette est un excellent guerrier. J’adore ce nom, j’aimerais bien savoir d’où il vient. En attendant Bonsoir à Bruno mais également à Martine que je n’ai pas encore eu
    le bonheur de rencontrer mais cela sera avec plaisir. Bonne bataille
    Philippe de la Gribouillette de Villers

    1. Bonjour, Philippe!
      Merci pour votre petit mot: je suis ravie que nos délires vous amuse autant que nous!
      Gaspard de la Huchetaupette est né ce matin de mes trois derniers neurones rescapés de la canicule! Et j’avoue que son dialogue avec mon Capitaine m’a mise en joie!

      Au plaisir de vous rencontrer!
      Belle soirée!
      Martine

  4. Si tes trois derniers neurones rescapés de la canicule se présentent si productifs…que dire alors, par grand froid ?
    Quel délire délicieux !
    Mes amitiés à Gaspard de la Huchetaupette et pendant qu’on y est,: Sieur Philippe de la Gribouillette de Villers, n’est ce pas! me ferait un grand plaisir de transmettre mes amitiés en Saint-Hubert à mes amis et amie : les trois J.
    Yolande De La Présentation De La Sacoche Verte
    (Je délire, tu délires, il délire et nous délirons) Je vous embrasse!

    1. Martine Bernier

      😀 😀 😀 😀 Merci, chère Yolande!!! Ton message me touche énormément! Et je suis ravie de voir qu’Ecriplume se fait parfois le lieu de joyeux délires… qui deviennent collectifs!
      Gaspard de la Huchetaupette pose ses respectueux hommages à tes dignes petons, et j’espère que Philippe de la Gribouillette de Villers aura la bonne idée de lire cette suite de messages!
      A dans quelques jours à Chiboz pour la suite de nos communes aventures!
      😉 Le Capitaine et moi te faisons une distributions d’affectueux bisous!

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