Les visiteuses du soir…

Il était passé 21 heures.
Je venais de quitter mon bureau pour rejoindre mon Capitaine au salon.
En entrant dans la pièce, j’ai tout de suite compris qu’il se passait quelque chose d’anormal.
Mon Capitaine était debout et deux des fenêtres étaient largement ouvertes.
Autour de nous voletaient deux petites formes affolées, de la taille d’un passereau.
En  deux secondes, j’ai compris.
Il faisait nuit noire… ce n’était pas des oiseaux, mais… des chauves-souris.
Nous avons eu les mêmes réflexes: éteindre la lumière, fermer les portes des autres pièces et, surtout, bouger le moins possible pour ne pas les effrayer davantage et leur permettre de retrouver leur chemin vers l’extérieur.
Pendant quelques longues minutes, j’ai savouré un instant magique…
J’ai déjà eu l’occasion d’approcher de très près des chauves-souris, de les observer.
Parce que des spécialistes me l’ont expliqué, je connais leur fonctionnement, leurs habitudes.
Mais là… elles étaient entrées chez nous, dans notre environnement.
Les regarder évoluer à une vitesse étonnante sans jamais se heurter à quoi que ce soit était extraordinaire
Ce devait être des pipistrelles.

Depuis plusieurs mois, je me doutais qu’une petite colonie devait quitter l’un de nos caissons de stores.
A la tombée de la nuit, j’avais vu des petites formes voleter autour de l’endroit et s’y glisser avec la rapidité de l’éclair.
J’avais même repéré de petits excréments.
Nous pensions qu’elles étaient parties, mais… elles sont visiblement revenues.

Au bout de quelques minutes, donc, elles ont été attirées par les lumières des réverbères de la rue et sont reparties.
J’ai à peine eu le temps de refermer la fenêtre derrière elles: elles revenaient, sans doute  pour regagner leur refuge.
Un peu plus tard dans la soirée, nous reparlions de cet épisode, mon Capitaine et moi.
Il m’a dit qu’il avait craint que j’aie peur.
Je l’ai rassuré: jusqu’ici, je n’ai jamais eu peur d’un mammifère, quel qu’il soit.
En revanche, si deux araignées avaient eu l’idée de squatter la pièce, je n’aurais pas réagi de la même façon!

Martine Bernier

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