Plaidoyer pour le rose

sakura-live-wallpaper-60f63d-h900

Pendant des années, j’ai eu horreur de la couleur rose.
Pourquoi?
Parce que Barbara Cartland m’en avait purement et simplement dégoûtée!
Je ne lisais pas les ouvrages… à l’eau de rose de cette écrivaine anglaise, et le fait qu’elle n’apparaissait que vêtue de rose bonbon tournait pour moi à l’écoeurement.

Il a fallu que je dépasse la cinquantaine pour réviser mon jugement.
Pas sur les livres de la dame en question, non, mais sur le rose.
A force de le croiser au détour des plus grands tableaux où il était présent par petites touches discrètes, je me suis laissée apprivoiser.
Les portraits de Renoir, la Tamise de Monet, les tutus de Degas, les roses de Manet, les corps de Bouguereau et tant d’autres ont contribué à me séduire.
J’ai découvert qu’il existait plus de 150 nuances de rose parmi lesquels le magenta, la pêche, le magnolia, le chèvrefeuille, la Cuisse de Nymphe, la Cuisse de Nymphe émue, un brin plus foncé, l’églantine et tant d’autres…
J’étais bien loin de ce rose agressif qui m’avait dégoûtée.
Et puis je me suis rendue à l’évidence: le rose est la couleur des fleurs.
De la jacinthe à la pivoine en passant par la rose, la ciboulette ou l’hortensia, elles sont des dizaines à s’afficher en tendre…
J’ai ouvert les yeux un peu plus, un peu mieux, et j’ai réalisé qu’il était partout: dans la couleur des vins rosés, dans le nom de sites géographique (Toulouse, ville rose, Le Mont Rose, le Lac Rose…) , sur les billets de banque, sur les chemins du livre avec la Bibliothèque Rose qui m’a réservé tant d’heures de bonheur, dans le maquillage qui rehausse la fraîcheur du teint…
Une infinité d’anecdotes sont liées à cette couleur qui, dit-on, n’en est pas une.

Ce qui m’a définitivement conquise?
Le Hanami, cette tradition japonaise millénaire de contemplation des fleurs, et, en particulier, celles des sakura, les cerisiers.
Les Japonais ont tout compris sur ce point: faire de la floraison printanière de ces arbres un événement national…
Un spectacle époustouflant repris à l’infini dans les estampes.

Comme quoi… on peut se laisser enchanter par une couleur que l’on ne porte pas!

Martine Bernier

A lire: « Rose », de Philippe Durand Gerzaguet aux Editions Eyrolles

par

2 réflexions sur “Plaidoyer pour le rose”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *