Quand le ciel m’est tombé sur la tête!

Il est passé minuit quand une douleur terrible m’arrache à mon sommeil.
Dans un premier temps, j’applique mon traditionnel « ça va passer ».
Mais il suffit de quelques secondes pour réaliser que non, elle ne passera pas.
Elle est revenue.
Cette première douleur a sonné la fin d’une « à peu près » accalmie qui aura duré environ deux ans.
Mince.
Elle a choisi une nuit où je suis seule pour me rendre visite.
C’est gênant.
J’appelle le numéro d’urgence.
Mais à l’autre bout du fil, le médecin qui me conseille deux calmants ne me connaît pas.
Quelques heures plus tard, je vis l’enfer.
Je sais que je vais devoir rappeler les urgences et que Pomme va terminer sa nuit seule.

Je préviens mon Capitaine, et mon fils cadet.
Et celui-ci a une réaction à laquelle je ne m’attendais pas: il enfourche son scooter et fait près d’une heure de route pour me rejoindre et m’accompagner!
Un peu plus tard, le scénario classique reprend: les gyrophares de l’ambulance dans la nuit, la gentillesse et la compétence des ambulanciers, puis les urgences et la décision du médecin de ne pas me relâcher.
Classique…
J’intègre le plus discrètement possible une chambre dans laquelle repose déjà une dame.

Le lendemain, alors que je crois avoir dépassé le problème en fin de nuit, le scanner révèle bel et bien que tout est rentré dans l’ordre d’un côté, mais que mon cher petit Gérard, rein gauche suffisamment facétieux pour mériter un prénom, m’a préparé une double surprise qui ne devrait pas tarder à me mener dans un pétrin identique à celui vécu en 2010.
En sortant de l’hôpital avec mon fils aîné, magnifiquement présent lui aussi, je sais  que je vais devoir avancer d’urgence mon rendez-vous avec mon chirurgien et que nous allons entrer dans une nouvelle série compliquée.
Voilà voilà.
Pas de problème: le tout pour moi est de ne pas subir, mais d’aller au-devant de ce qui va se passer.
Après tout, comme le dit mon ami Jean-Paul: « On va tenir comme à Verdun! Les Béliers, ça résiste cornes en avant! ».
Ne riez pas: sa façon de me consoler est très efficace!

Ce que je retiens de cet épisode piquant n’a rien à voir avec moi ou presque.
Au petit matin, j’ai fait connaissance avec la personne dont je partageais la chambre.
Linda.
Nous avons découvert que nous habitions le même village sans nous être jamais rencontrées.
Et dans le huis clos de cette chambre d’hôpital, elle m’a confié la raison pour laquelle elle était là.
En quelques jours, elle a appris une série de nouvelles lourdes à porter concernant sa santé.
Jusque là, elle n’avait pas craqué.
Et là… elle a parlé, parlé, pleuré…
Ce moment est celui qui a le plus compté au cours de ces heures.
Le lieu, les circonstances font, comme j’en ai souvent fait l’expérience auparavant, que des relations très fortes se créent dans les sites hospitaliers.
Avant de partir, je lui ai donné ma carte et nous avons partagé un moment plein d’émotion.
Elle dormait quand j’ai quitté la chambre.
J’ai déposé un petit mot à côté d’elle.
Je n’ai oublié aucune des personnes avec lesquelles j’ai vécu ce genre de moment à chaque fois que j’ai été moi-même opérée ou confrontée à une hospitalisation d’urgence.
Je n’oublierai pas Linda non plus, d’autant que j’espère qu’elle a compris qu’une carte de visite est faite pour être  utilisée…

Martine Bernier

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