Un si beau dimanche…

Depuis quelques mois, j’ai la chance de m’occuper d’une nouvelle rubrique pour le magazine romand Générations, consacrée aux racines familiales de personnalités de tous bords.
Nous revisitons ensemble leur arbre généalogique, et mes interlocuteurs me parlent de leurs parents, de leurs grands-parents.
S’il fallait définir cette rubrique, je dirais qu’elle possède un petit supplément d’âme propre à ces sujets intimes qui nous font remonter aux sources de nos vies.
C’est  un moment d’émotion à la fois pour les personnes que j’interroge et pour moi qui les écoute.
Mais je sais aussi que cela leur demande un effort: il n’est pas toujours facile de trouver des photos de ses grands-parents, notamment.

Évidemment, il était inconcevable pour moi de ne pas demander à Léonard Gianadda de figurer au coeur de cette galerie un peu particulière.
Je lui avais fait une demande en été, mais il m’avait répondu d’aller voir dans un premier temps, l’exposition qui lui est consacrée au Vieil Arsenal de la Fondation, dans laquelle j’allais trouver des renseignements, selon lui.
Nous sommes allés visiter cette exposition qui mérite vraiment le déplacement, mais ma démarche nécessitait une petite interview… et je sentais que ce n’était pas le moment.
J’ai donc laissé passer l’été et l’automne, puis je lui ai réadressé un mot il y a quelques jours.
Cette fois, il m’a proposé de réserver mon dimanche après-midi pour me rendre à la présentation du livre que lui ont consacré Jean-Henri Papilloud et Sophia Cantinotti: Léonard Gianadda, 80 ans d’histoires à partager, puis d’aller au cinéma le Corso de Martigny pour assister à la projection du film réalisé à l’occasion de son 80e anniversaire: Faire de sa vie quelque chose de grand.
S’il avait un peu de temps, il répondrait à mes questions.

En prenant la route de la Fondation avec mon Capitaine, bien avant l’heure dite, je me réjouissais de découvrir livre et film, mais je n’osais pas trop croire à la perspective de l’entretien.
Je sais que Monsieur Gianadda est très sollicité, et qu’une journée aussi riche  n’allait peut-être pas nourrir sa motivation à s’encombrer de questions supplémentaires!
En rentrant au musée, j’ai expliqué mon cas à la réceptionniste.
Quelques instants plus tard, elle venait me dire que je pouvais me diriger vers le maître des lieux, du côté de la buvette.
Il était en pleine séance de travail.
Nous avons échangé quelques mots et convenu qu’il me parlerait peut-être après la présentation du film.
Au bout d’un moment passé à l’Arsenal, nous sommes allés nous installer dans un coin de la buvette.
Nous allions attendre sagement la présentation du livre.
Mais au bout de quelques instants, une voix m’a interpellée: Monsieur Gianadda profitait d’un moment de solitude pour me proposer un entretien.

Et j’ai eu droit à un moment privilégié, comme tous ceux passés en sa compagnie.
Lorsqu’il s’est terminé, je lui ai confié que, contrairement à mon habitude, lorsque je me retrouve face à lui, ces instants se situent pour moi bien au-delà de la sphère professionnelle.
Je suis fascinée par sa dimension humaine, par ce qu’il a fait de sa vie, par l’exemple qu’il nous donne.
Je pense qu’il y a longtemps qu’il le sait… d’autant que je suis loin d’être la seule dans ce cas!
Il m’a offert un exemplaire de l’ouvrage du jour, qu’il m’a dédicacé.
Inutile de préciser que, lorsque j’ai découvert cette dédicace, quelques instants plus tard, j’ai été profondément touchée.

Ce livre présenté ensuite au public  est un ouvrage que toute personne qui s’intéresse de près ou de loin à la Fondation et au parcours de Léonard Gianadda se doit de lire.
Il est d’une richesse folle, abondamment illustré, fourmillant de documents, de témoignages, de photos, de reproduction d’affiches.
Et surtout, d’encadrés dans lesquels Monsieur Gianadda se livre sous forme de textes courts que l’on peut également découvrir dans l’exposition.
Un travail magnifique, très complet…
Après cette présentation , direction le cinéma pour la projection du film réalisé par Antoine Cretton, présent dans la salle.
Et là encore… la salle entière était scotchée.
Comment cet homme a-t-il fait pour accomplir tout ce qu’il a accompli, pour être tout d’abord journaliste reporter avant de devenir ingénieur, pour créer des ponts, au sens propre comme au sens figuré, à travers les vallées et les pays, pour convaincre puis séduire la Suisse et le monde avec une fondation d’art reconnue universellement aujourd’hui?
Et, cerise sur le gâteau: il n’a pas négligé la dimension humaine en créant la Fondation Annette et Léonard Gianadda, à vocation sociale.
Le film est parsemé de touches d’humour, mais aussi d’émotion, notamment lorsqu’il revient sur la rencontre la plus marquante de sa vie avec la pétillante et charmante Annette qui deviendra son épouse et la mère de ses deux enfants.

A la fin de la projection et des interventions qui ont suivi, j’écoutais les commentaires des spectateurs autour de moi, en quittant la salle.
Mais comment a-t-il fait?
J’ai toujours admiré cet homme…
Quel parcours…
Quelle chance nous avons qu’il soit à 
Martigny…

Autant de mots qui rejoignent mes propres pensées.

Martine Bernier

– Livre: « Léonard Gianadda, 80 ans d’histoires à partager », Sophia Cantinotti et Jean-Henry Papilloud, Fondation Gianadda. Le CD du film « Faire de sa vie quelque chose de grand » d’Antoine Cretton est inséré en quatrième page de couverture.

– L’exposition sera toujours présenté à l’Arsenal l’an prochain.

– Le film Faire de sa vie quelque chose de grand sera diffusé  sur Canal 9 ce jeudi 26 novembre à 18h30.

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2 réflexions sur “Un si beau dimanche…”

  1. Bonjour Martine,
    Je vous lis tous les jours depuis plusieurs années. J’ai découvert votre site après avoir effectué une recherche sur Monet et je suis resté fidèle, charmé par votre démarche. C’est aussi par vous que j’ai découvert cette fondation que je n’avais jamais visitée et je m’y rends plusieurs fois par an depuis. Vous m’avez aujourd’hui donné envie d’acheter ce livre car, comme vous, je crois que quelqu’un capable de créer un lieu tel que celui là et d’y organiser de telles exposition ne peut-être qu’exceptionnel.
    Au plaisir de continuer à vous lire!
    Marc

    1. Merci pour votre commentaire, Marc! Vous aimerez le livre… et je vous souhaite des heures de bonheur à découvrir, comme je le fais, les multiples surprises de la Fondation!

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