Bichon havanais: Pomme et l’erreur judiciaire

Comme il est des endroits où les chiens ne sont pas les bienvenus, il arrive parfois que Pomme reste au Nid à nous attendre pendant notre absence.
Ce fut le cas lundi midi.
En rentrant, elle m’a fait la fête, me flairant consciencieusement pour deviner d’où je revenais.
C’est un peu plus tard, en entrant au salon que j’ai vu sur le sol une grande flaque, près de la fenêtre et de l’une des grandes plantes de mon Capitaine.
Surprise, j’ai regardé Pomme en disant:

– Mais… tu étais sortie avant que nous partions?! Il y a très  longtemps que tu n’as pas eu ce genre d’accident!

Averti, mon Capitaine est venu examiner le lieu du crime tandis que j’allais chercher de quoi éponger et nettoyer.
En commençant, j’ai remarqué:
– C’est étrange: elle devait vraiment être pressée… ce n’est pas une petite flaque!

Un peu agacé, Celui qui m’accompagne a regardé Pomme d’un air sévère et lui a dit:
– File dans ton panier! Je ne veux plus te voir!

Et là… comme lorsque j’ai découvert l’objet du délit, j’ai perçu une attitude étrange chez mon Mogwaï.
D’habitude, lorsqu’elle fait une bêtise, elle sait pourquoi elle est grondée.
Elle prend alors un air penaud et… se  punit elle-même en allant se blottir dans son panier, au salon ou pire, lorsqu’elle n’est vraiment pas fière de que ce qu’elle a fait, dans celui de mon bureau ou de la chambre.
Elle s’isole à dessein.
Mais là… elle n’avait pas l’air de comprendre ce qui lui arrivait.
Elle est allée dans son panier, mais je voyais bien que c’était seulement pour ne pas déplaire à mon Capitaine.

J’ai voulu en avoir le coeur net.
J’ai « analysé » le liquide que j’étais en train d’éponger et j’ai très vite compris que… ce n’était que de l’eau.
En poursuivant mes investigations, j’ai découvert que le pot de la plante était abîmé.
Il avait cédé à un endroit sous la poussée de sa locataire qui ne cesse de grandir.
J’ai aussitôt réagi:

– Mais… c’est de l’eau! Dis… as-tu arrosé la plante ce matin?
– Oui…
– Regarde… l’eau est sortie du pot par là. Pomme n’y est pour rien.

J’ai aussitôt rappelé mon Mogwaï tout joyeux d’avoir été blanchi (enfin façon de parler pour un bichon à poils noirs)… mais toujours très méfiante face à mon Capitaine à qui j’ai soufflé:
– Tu l’as punie à tort: il faut que tu t’excuses, maintenant.
– Ah non!
– Ah si! Sinon elle ne comprendra plus rien. Il faut être cohérents!

Il a obtempéré et tous deux ont fait la paix.
Pomme est donc venue voir de plus près ce que je faisais.
Je lui ai expliqué:
– Tu vois, l’eau est sortie de là…

Et je me suis même permis d’essayer un petit quelque chose, sous son oeil attentif.
Je lui ai montré plusieurs fois la plante et prononçant le nom qui y était associé.
Puis, tout en épongeant, j’ai sermonné la dame verte et son pot, toujours en prononçant son nom.
Et j’ai terminé en modulant ma voix et en disant:

– Allez, la plante: file dans ton panier!

A côté de moi, Pomme m’a regardée, d’abord perplexe, puis en agitant la queue, chose qu’elle ne fait jamais à la légère.
M’aurait-elle comprise?!
En tout cas, une chose est sûre:  nous ne sommes pas passés loin de l’erreur judiciaire!

Martine Bernier

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