Il n’aura fallu qu’un essai pour comprendre que Pomme avait pour ma machine à coudre une sympathie toute relative.
Dès qu’un nouvel objet entre dans la maison, il faut que je le lui présente pour qu’elle le découvre et l’accepte.
Ainsi, mon chapeau de paille a fait l’objet d’une inspection en règle avant d’être agréé et de pouvoir être perché sur ma tête sans que Pomme ne s’en inquiète.
Pour la machine à coudre, c’est différent.
Qu’est-ce que c’est que cette bête qui fait du bruit et qui accapare mon attention pendant des laps de temps trop longs à son goût?
La première fois que j’ai installé mon nouveau jouet sur la table du salon, Pomme est arrivée… puis j’ai arrêté de la regarder, trop accaparée par ma tâche.
Peu après, je l’ai cherchée des yeux.
Personne.
Or, Pomme n’est jamais loin de moi.
Inquiète, je suis partie à sa recherche.
Rien dans le salon, rien dans le hall…
Je vais dans mon bureau et je la trouve là, faisant la sieste dans son panier.
– Mais… tu ne viens pas? Tu sais, il n’y a pas de danger, elle ne te mordra pas…
Elle me suit à contrecoeur… et s’éclipse à nouveau dès que je relance la machine, pour ne revenir que lorsque tout a été rangé.
Visiblement, il faudra un moment pour que ces deux-là sympathisent…
Martine Bernier
