Treize à la douzaine

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J’ai toujours passé beaucoup de temps dans les librairies, particulièrement lorsque j’étais adolescente.
Un jour où j’y étais, un livre parmi d’autres m’a attirée.
Il s’appelait « Treize à la douzaine » et était paru dans la Bibliothèque verte.
J’ai noté le titre et j’ai couru jusque chez le bouquiniste, à « la Galerie ».
Je savais qu’il était inutile de lui demander s’il avait ce titre: il aurait été incapable de savoir tout ce qu’il possédait en magasin.
Et c’était compréhensible: il y en avait tellement…
Je me suis dirigée vers l’un des recoins du magasin, à l’étage, et, là où j’avais repéré des exemplaires de cette collection, j’ai fouillé toutes les caisses et les étagères.
Au bout d’un bon moment, couverte de poussière mais triomphante, je me présentais au comptoir avec mon trésor.
J’avais trouvé!
Je suis rentrée chez moi et je me suis plongée avec délices dans la lecture de ce petit bouquin d’Ernestine et Frank Gilbreth.
Dans cet ouvrage qui date de 1949, ces deux frère et soeur racontent le quotidien de leur famille.
Ils étaient douze enfants, tous roux, et ont été élevés par des parents désireux de leur inculquer un maximum de choses et de les armer pour la vie grâce à l’étude et au rendement.
Le résultat donne un livre hilarant, un véritable chef-d’oeuvre d’humour.
J’ai dû le lire une bonne demi-douzaine de fois.
Puis il a disparu de ma vie.

L’hiver dernier, je découvre par hasard qu’un film portant le même titre que celui du livre est programmé à la télévision.
O joie, ô bonheur!
Je l’enregistre et me cale dans le canapé pour le regarder.
J’ai eu droit à une déception magistrale: le scénario n’avait strictement rien à voir avec cette pâle et lointaine copie de l’original qui n’arrivait pas à la cheville des aventures de la famille Gilbreth.

Et puis, il y a deux semaines, alors que je commandais deux bouquins chez Amazon (oui, je sais, c’est mal… mais on y trouve tout et très vite… et cela ne m’empêche pas  de faire des razzias en librairies lorsque nous trouvons le temps d’y aller!), j’ai machinalement effectué une petite recherche avec le titre en question.
Et j’ai découvert que Folio Junior a eu l’excellente idée de le rééditer!
Je l’ai rajouté au panier et… il est arrivé.

Depuis, il est sur mon bureau.
Je le lis par petits bouts, je le déguste comme un bonbon que l’on veut « faire durer ».
Et je retrouve l’humour pétillant, la loufoquerie qui fait le charme de cette formidable histoire.
Si vous avez des enfants réfractaires à la lecture, lisez-leur ce livre: ils comprendront que les livres ne sont pas ce qu’ils imaginent…

Martine Bernier

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