Le mannequin…

Est-ce parce que j’ai parfois besoin de prendre de la distance avec mes activités professionnelles?
Je ne sais pas… toujours est-il que depuis toujours j’aime me réserver  des plages de temps libre pour m’adonner à des loisirs plus manuels.
Il faut que je m’applique: je n’ai pas un talent inné!
Mais c’est un véritable petit bonheur.
Dans cette lignée, j’ai toujours été très attirée par les étoffes, et j’ai toujours eu envie de savoir coudre.
Je m’y applique donc depuis quelques mois.
Là encore, je dois me concentrer!
Mais le fait d’avoir réussi à réaliser des choses basiques m’a encouragée à souhaiter franchir le pas suivant: tenter la confection d’un vêtement.
Et j’ai très vite compris que, à moins de se faire aider à chaque essayage, il fallait trouver l’objet sans lequel je n’irais pas bien loin: un mannequin couture.
A ma taille, si possible, tant qu’à faire!
J’ai donc cherché  et trouvé sur Internet une mercerie parisienne qui vendait ce genre d’article.
En moins d’une semaine, l’objet de ma convoitise est arrivé.
Première étape: le régler à ma corpulence.
Je l’ignorais, mais ce genre de mannequin dispose de plusieurs roulettes dentées qui l’élargissent en fonction des mesures.
Je l’ai consciencieusement adapté à mon physique de Barbapapa, et je l’ai vu petit à petit me ressembler.
Comme je sais qu’il faut du temps pour se lancer dans une telle aventure, je n’ai pas voulu commencer tout de suite à sortir mes tissus.
D’autant que j’ai commandé un ou deux livres supplémentaires pour m’aider dans mon apprentissage.
Il n’était donc pas question que mon beau mannequin reste au milieu du salon en attendant d’entrer en action.
Je lui ai enfilé un t-shirt (il frisait l’indécence!) et je l’ai emmené dans la chambre.
Au moment de me coucher, je l’ai longuement regardé.
Assise dans son panier, Pomme le regardait aussi, se demandant clairement qui était cet intrus qui s’invitait dans notre intimité.
Mon Capitaine étant absent, c’est à elle que j’ai confié mes espoirs et mes craintes pour la nouvelle activité que j’allais aborder.
Elle a poussé un soupir, s’est laissée tomber dans son panier, a fermé les yeux et a fait semblant de dormir.
Bon.
Si j’espérais un soutien indéfectible, c’est raté!

Martine Bernier

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