Stig Dagerman: le choc…

Je l’avoue, ces temps-ci je me suis acheté pas mal de livres.
Je me débarrasse de certains, sans réelle substance, et je m’en procure d’autres…
Nos bibliothèques changent de visage au fil de notre évolution personnelle.
Il y a quelques jours, j’ai commandé un titre qui m’avait intriguée: « Notre besoin de consolation est impossible à rassasier ».
Hier matin, au courrier, je reçois un paquet de bouquins et une enveloppe cartonnée, très fine.
A l’intérieur, un livret de 20 page, paru à Actes Sud.
Celui que je viens de citer.
Je l’ai ouvert et j’ai été happée par un texte dense, compact, incroyablement puissant.
Je venais de découvrir Stig Dagerman, considéré comme étant l’un des écrivains suédois les plus importants des années 1940.

Cet opuscule est un peu son testament.
Car il s’est donné la mort en 1954, à l’âge de 31 ans.
Ce texte, on le trouve sur Internet.
Il est même proposé en lecture sur YouTube.
Chaque ligne est forte, certaines m’ont fait l’effet d’un électrochoc.
Je vous en livre deux passages:

(…) Mais l’humanité n’a que faire d’une consolation en forme de mot d’esprit : elle a besoin d’une consolation qui illumine. Et celui qui souhaite devenir mauvais, c’est-à-dire devenir un homme qui agisse comme si toutes les actions étaient défendables, doit au moins avoir la bonté de le remarquer lorsqu’il y parvient. (…)

(…) En quoi consiste donc ce miracle ? Tout simplement dans la découverte soudaine que personne, aucune puissance, aucun être humain, n’a le droit d’énoncer envers moi des exigences telles que mon désir de vivre vienne à s’étioler. Car si ce désir n’existe pas, qu’est-ce qui peut alors exister ? (…)

Martine Bernier

 

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