Bichon havanais: Pomme et la tourterelle

Depuis le retour de l’hiver, Pomme a beaucoup de travail.
Chasser les corneilles qui viennent sur la terrasse déguster la nourriture placée à l’intention des passereaux lui prend beaucoup de temps… et entretient sa forme!
Le tout pour moi, aujourd’hui, est de lui faire comprendre qu’elle ne doit pas appliquer sa méthode d’effarouchement à tous les oiseaux… ce qui n’est pas une mince affaire.

Hier, le jour commençait à décliner lorsque je l’ai suivie au jardin où elle me demandait de se rendre.
Une fois la porte ouverte, j’ai vu mon Mogwaï foncer comme une fusée vers la pelouse recouverte de neige.
Une tourterelle était posée sur le sol.
En voyant arriver mon intruse poilue, elle a tenté en vain de s’envoler, réussissant seulement à se réfugier sous la haie.
Visiblement, elle s’était blessée à l’aile.
Pomme l’a suivie avec enthousiasme.
La scène ressemblait à un final de Benny Hill: le chien suivait l’oiseau et je suivais le chien!

– Pomme, non! Laisse-la!

Elle m’a lancé un regard de bichon incompris.
 Tu lui fais peur… Regarde, elle a mal!

J’aurais sans doute dû en rester là, remonter au Nid et laisser la tourterelle à son destin.
Mais il faisait très froid, avec une température largement négative.
J’ai dégainé mon iPhone et j’ai appelé mon Capitaine.
Une courte conversation m’a confirmée dans mon idée: j’allais trouver un grand carton, y poser la tourterelle en le laissant ouvert et en lui mettant des miettes de pain, puis je le poserais dans le garage avant de la relâcher le lendemain  ou de l’emmener dans un centre de récupération des oiseaux blessés, selon son état.
Pomme, qui a compris qu’il faut se calmer, ne cherche pas à toucher notre protégée, se contentant de la renifler délicatement à quelques centimètres de distance.
Pour marquer l’endroit où se trouve l’oiseau, je pose un petit sachet très léger devant lui… et nous remontons les escaliers quatre à quatre, Pomme et moi.
Je  pars à la recherche du carton en question et dévale les escaliers en sens inverse, mon Mogwaï toujours sur mes talons.
Au fond de moi, je ne suis pas à l’aise.
Je sais qu’il faut éviter de toucher les animaux blessés et je ne voudrais pas lui faire plus de mal que de bien.
Mais arrivée devant la haie, je réalise que  la nature a décidé pour moi.
A la place où se tenait la tourterelle, il ne reste plus que le marqueur…
Soit elle n’était qu’étourdie et cette pause lui a permis de reprendre son vol, soit elle s’est réfugiée dans une autre cachette pour se mettre à l’abri de nos interventions.
Ahurie de voir la haie vide, Pomme a passé quelques secondes à renifler le sol, puis à me regarder.
Son regard était tellement interrogateur que je lui ai expliqué:
– Elle est partie… viens, on remonte!

De retour au Nid, elle est allée s’asseoir en bouddha devant la porte vitrée de mon bureau, regardant rêveusement la maison pour oiseaux que mon Capitaine a construite.
Peut-être espérait-elle voir réapparaître la tourterelle…

Martine Bernier

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