Parodies…

J’aime bien découvrir les divagations des mythes de la littérature.
Et là, j’en ai trouvé deux exemples qui se sont amusés en leur temps à parodier des textes tout aussi prestigieux.
J’avais envie de partager ce que j’ai découvert…

Tout le monde connait les vers de Corneille:

« O âge! O Désesoir! O vieillesse ennemie!
n’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie?
Et ne suis-je blanchi dans les travaux guerriers 
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers? »

 

Dans Chapelain décoiffé (1664), Boileau, Racine et quelques complices se sont amusés à adapter les premières scènes de ce fameux Cid pour l’intégrer à une scène de querelle concernant une pension accordée à Chapelain.
Dispute qui conduira son rival à lui arracher sa perruque:

O rage! O désespoir! O perruque ma mie!
N’as-tu donc tant duré que pour tant d’infamie?
N’as-tu trompé l’espoir de tant de perruquiers 
Que pour voir en un jour flétrir tant de lauriers?

Tsss…
Garnements, va!
Mais celui qui a été le plus impertinent reste le très irrévérencieux Apollinaire qui, lui, s’est attaqué au poème de Verlaine: I pleure dans mon coeur.

L’original est le suivant:

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville:
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur? 

Et Apolinaire en a fait ceci:

Il flotte dans mes bottes
Comme il pleut sur cette ville.
Au diable cette flotte
Qui pénètre mes bottes!

Quand je vous disais qu’il était irrévérencieux!
Le temps a fait de ces auteurs et poètes des figures de cire intouchables figées entre les pages de nos livres.
Nous avons presque oublié qu’ils étaient des hommes!

Martine Bernier

 

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