Bichon havanais: les rencontres de Pomme à Chiboz

Vendredi.
Nous terminons la semaine par une expédition à Chiboz où nous attend ma chère Dame de Chiboz.
Le temps est chaud: nous nous retrouvons tous sur la terrasse, toujours accompagnés de Pomme, ravie d’être là.
Dans ce paradis de montagne, elle est reine.
Elle découvre les lieux, léchouille des enfants, réponds aux sollicitations des personnes qu’elle croise… bref: elle est heureuse.
La journée se déroulait au rythme de nos conversations lorsqu’arrive une jeune femme, tenant en 2193055429_1laisse un magnifique samoyède femelle.
Tandis que la conversation s’engage, Pomme file faire un brin de causette avec ce beau chien blanc à longs poils qui attire très clairement son attention.
Tout se passe bien lorsque tout à coup, je réalise que mon Mogwai est fasciné par une unique partie de l’anatomie de sa nouvelle copine: son postérieur.
Horreur et damnation!
Où est passée la délicate retenue naturelle de Pomme, jeune fille (enfin je me comprends!) de bonne famille?! Jamais elle ne fait cela!
Comment vous dire?
Ce genre de situation m’amuse énormément.
Et ce qui m’amuse plus encore, c’est de la commenter en rentrant dans le rôle de la femme offusquée par le comportement peu digne de sa mini chienne.
J’ai donc sauté sur l’occasion, m’adressant à Pomme en langage châtié pour mieux lui faire passer mon message éducatif.
La scène était cocasse.
Le samoyède étant plus grand que mon Mogwaï et étant tenu en laisse courte, Pomme, qui le suivait, pouvait difficilement échapper à l’attrait de ce nouveau panorama.
Et mes conseils avisés n’y ont rien fait.
– Pomme, je suis très gênée et cruellement déçue par ton attitude! Moi qui m’acharne à t’offrir une éducation judéo-chrétienne digne de ce nom! Zou, au premier joli fessier qui passe, tu as tout  oublié et tu perds toute dignité! Il faut que tu saches que lorsque l’on fait connaissance avec quelqu’un, on le regarde en face à face, visage à visage, et non pas… visage à postérieur! Enfin!!!

Un peu penaude, tandis que sa nouvelle amie s’éloignait, Pomme a fini par revenir vers nous.
J’étais prête à lui accorder l’absolution lorsque, un peu plus tard, nous avons vu passer à pied sur la route la jeune femme et son chien, toujours tenu en laisse.
Mon Mogwaï s’est immédiatement affranchi de sa belle éducation pour la deuxième fois en moins d’un quart d’heure, et s’est dirigé vers le petit escalier de pierre qui mène à la route, bien décidé à suivre jusqu’au bout du monde s’il le fallait ce ravissant et dodu popotin blanc.
Arf…
Un rappel sec de mon Capitaine l’a fait revenir dans le droit chemin.
Elle s’est rapprochée de nous, un peu troublée.
– Je suis outrée. Ce soir, nous aurons une petite conversation, toutes les deux. Il faut que je t’apprenne les choses de la vie, ingrate!

Toute la scène a déclenché pas mal d’éclats de rire.
En nous quittant quelques heures plus tard, la Dame de Chiboz est revenue sur l’épisode en riant.
Et je lui ai expliqué que depuis que Pomme et moi partageons nos destins… elle a très vite compris qu’elle allait vivre avec une grande malade!

Martine Bernier

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