Le collectif de protestation

Samedi matin, je m’approche du poulailler pour libérer mes poules.
Dehors, il fait brumeux et la température se cantonne sous la barre des 10°.
A l’intérieur, nichées dans leur foin, je les découvre encore tout endormies…
Je caresse les trois Grâces serrées les unes contre les autres, et je m’attarde à ma petite Kaki qui a installé son bivouac sur la banquette supérieure.
Elle recommence à s’isoler, et je crains que son état de santé soit à nouveau moins bon depuis la fin de ses médicaments…
Les poules ont horreur que l’on change leurs habitudes.
Je le savais déjà, mais j’en ai eu une preuve flagrante ce matin-là.
J’ai établi un rituel qui leur plaît apparemment beaucoup: chaque jour, je pose une poignée de graines agrémentées petits morceaux de fruits secs dans une mangeoire fixée sur le côté intérieur de la porte.
Ce samedi, donc, je parlais avec Kaki, l’encourageant et la flattant sur son plumage, histoire de la stimuler pour la journée, lorsque j’ai entendu un concert de caquetages furieux.
Je me suis retournée pour découvrir les trois complices indignées, massées devant la mangeoire que je n’avais pas encore eu le temps de remplir.
Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire…
Une véritable manifestation se déroulait devant moi face à ce qu’elles semblaient considérer comme une injustice flagrante.
J’oubliais que j’étais en pays Français: ici, on a  le gène de la protestation dans le sang!
Frondeuses, va!

Martine Bernier

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