La prisonnière

Lundi.
Comme chaque jour, je me rends au poulailler pour relâcher mes poules et m’occuper d’elles avant qu’elles n’entament leur journée.
Tout va bien: je peux retourner dans mon bureau et reprendre mes cours d’informatique là où je les ai laissés…
Un peu plus d’une heure plus tard, quelque chose me pousse à retourner les voir.
Et j’ai bien fait…
A peine avais-je fait un pas hors de mon bureau que j’ai réalisé que quelque chose d’anormal se passait.
Chine, Plume et Praline étaient toutes les trois massées devant la porte du poulailler et sont accourues vers moi dès qu’elles m’ont vues.
Très excitées, elles  faisaient un tintamarre du diable.
– Quelque chose ne va pas, les filles? Où est Kaki???

J’ai pressé le pas jusqu’à l’enclos et j’ai vu…
Devant le poulailler, Kaki était prisonnière du filet destiné à interdire l’accès aux oiseaux.
Elle avait pris son bec dans les mailles, à une hauteur nettement supérieure à sa taille, et ne pouvait plus bouger.
La position était plus qu’inconfortable et j’ai très vite vu, à son regard épuisé, qu’il fallait agit vite.
Une première tentative de libération s’est avérée inutile: elle avait dû se débattre et le filet s’était resserré sur son bec.
Je l’ai donc pris dans mes bras pour qu’elle n’ait plus à supporter la tension du fil, et j’ai pu la libérer en quelques secondes.
Le bec entrouvert, elle semblait avoir de la peine à respirer, avait l’oeil éteint.
Je l’ai calmée avant de la poser sur le sol.
Son premier soin a été de filer au « bar à poules » pour s’abreuver.
Puis elle s’est ruée sur les grains que j’ai jetés sur le sol pour la réconforter.

Je suis allée deux fois dans la matinée vérifier que tout se passait bien.
A chaque fois, les quatre poulettes m’ont fait la fête.
Y compris Kaki…
En la regardant, je ne peux pas m’empêcher de me dire que j’ai hérité de la poulette la plus malchanceuse du coin!

Martine Bernier

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