Première tempête (suite)

Les deux tiers de la France ont été concernés par la tempête Eleanor, hier.
Et nous en avons bien profité, nous aussi…
Au matin, j’avais accepté de patienter un peu avant de rendre visite au poulailler.
Mais peu avant neuf heures, j’ai compris que le vent ne faiblirait pas avant un bon moment.
N’y tenant plus, j’ai enfilé une veste et suis allée voir mes petites poules en leur apportant des fruits secs moulus avec du pain, friandise dont elles raffolent.
En arrivant dans l’enclos, j’ai réalisé qu’Eleanor ne plaisantait pas.
L’une des branches d’un arbre sec avait été arrachée et soufflée au bout du petit terrain.
Je suis entrée dans le poulailler où mes petites emplumées m’attendaient.
Elles étaient fébriles, visiblement peu rassurées par le bruit ambiant.
Je les ai caressées, leur ai présenté mon petit récipient de fruits qu’elles ont picoré en choeur, toujours  perchées sur leurs banquettes.
Puis j’ai nettoyé sommairement les lieux et suis partie leur chercher de l’eau.

Le poulailler de mon Capitaine a un atout très précieux: il est doté de l’électricité et de la lumière.
Une fois qu’elles ont été rassurées, je les ai laissées, en leur laissant la lumière.
Oui, je sais, ce ne sont « que » des poules.
Et moi, je ne peux pas me résoudre de les contraindre à rester enfermées dans le noir.
Pour leur confort et ma propre tranquillité d’esprit, je les ai donc installées le mieux possible avant d’aller retrouver Pomme, dans mon bureau.

Car elle a elle aussi plus que jamais besoin de soins…
La veille, mon pauvre Mogwaï a été malade (non non, rien à voir avec les éventuels excès du Nouvel-An!) et n’était pas encore très vaillant.
Sortir par ce vent ne l’enchantait pas, et elle voyait d’un mauvais oeil mes escapades en direction du poulailler.
Pour bien montrer son désaccord avec la tempête, cette hôte bruyante qui n’a pas été invitée, elle regardait par la fenêtre d’un oeil menaçant, aboyant généreusement à chaque fois que le vent franchissait un certain nombre de décibels.
Autant dire qu’en fin de journée, elle frôlait l’extinction de voix…

Ce matin, tout semble rentré dans l’ordre.
La tempête s’est calmée, les poules sortiront librement tout à l’heure, et Pomme est à nouveau « bonne patte, bon oeil!

Martine Bernier

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